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Des singes défient la junte thaïlandaise avant le référendum

Le débat est interdit sur le projet de nouvelle Constitution, qui fera l'objet d'un référendum le 7 août. Mais des opposants revendiquent le droit de faire campagne (archives). KEYSTONE/EPA/NARONG SANGNAK sda-ats

(Keystone-ATS) Dans le centre de la Thaïlande, une bande de singes a pris pour cible, à sa manière, l’organisation du prochain référendum sur la Constitution: les primates ont réduit en lambeaux des listes électorales, obligeant les fonctionnaires à en accrocher des nouvelles.

L’incident s’est produit dans la province de Phichit, au nord de Bangkok. “Ce sont des animaux méchants, alors ils ont tout démoli”, a déclaré Prayoon Chakpacharakul, le directeur de la commission électorale de la province.

Ce saccage par les primates survient quelques jours après les poursuites engagées contre deux fillettes de huit ans qui avaient aussi déchiré des listes électorales: elles aimaient la couleur rose du papier. L’affaire a déclenché une polémique dans le pays.

Envoyés par Shinawatra

Lundi, sur les réseaux sociaux, cette anecdote rapportée par la presse locale amusait beaucoup les internautes. Certains prétendent que les singes avaient sûrement été envoyés par l’ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, l’ennemi juré de la junte.

Un petit clip diffusé sur Facebook montrait même l’ancien Premier ministre en train de nourrir un groupe de singes qui déchirent joyeusement des listes électorales. M. Shinawatra ne vit plus en Thaïlande.

Interdit de débattre du texte

Fin avril, les militaires au pouvoir dans le pays avaient fait adopter une loi punissant de dix ans de prison toute personne s’opposant au projet de nouvelle Constitution, qui fera l’objet d’un référendum le 7 août. Depuis, il est interdit de débattre du texte.

La junte affirme que cette nouvelle Constitution permettra de sortir de la crise politique qui gangrène le pays depuis une dizaine d’années. Mais les défenseurs des droits humains estiment que cette nouvelle loi fondamentale va intensifier le contrôle militaire sur le gouvernement et diminuer le pouvoir des élus.

Le texte propose notamment un Premier ministre non élu, un Sénat entièrement nommé et un renforcement du pouvoir des tribunaux. Ceux-ci sont le bastion des élites traditionnelles.

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