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Des SPA n’offrent plus d’animaux à l’adoption durant les Fêtes

(Keystone-ATS) Nombre d’animaux de compagnie sont offerts à Noël, comme chaque année, puis retournés après les Fêtes. Pour contrer cette tendance, les SPA d’où ils proviennent ont chacune leur recette. Les unes redoublent de prévention, d’autres interrompent carrément les adoptions.

Il en est ainsi à la SPA de la Chaux-de-Fonds (NE), où il est impossible d’adopter un chat entre la mi-décembre et début janvier. En raison de nombreux retours d’animaux après les Fêtes, le refuge pour chats a instauré cette mesure préventive depuis une dizaine d’années, a dit à l’ats Nicolas Mesmer, un de ses employés, confirmant une information de L’Express et L’Impartial.

“Nous voulons éviter le phénomène du cadeau”, explique M. Mesmer en évoquant les chatons offerts aux enfants à Noël. De plus, la période agitée des fêtes est peu propice à l’adoption d’un chat qui doit s’adapter à un nouvel environnement. La SPA du Locle (NE) suspend, pour les mêmes raisons, les démarches d’adoption entre le 20 décembre et le 15 janvier, d’après la présidente Jocelyne Tissot.

Mais les demandes ne diminuent pas. Les gens ne sont souvent pas au courant de cette mesure, pourtant prise il y a environ cinq ans, explique Mme Tissot.

On ne recueille pas non plus moins d’animaux. Celui qui y tient trouvera toujours un moyen d’acheter un animal, poursuit la présidente de la SPA locloise. “Internet est une plaie”, déplore-t-elle. En 2015, son refuge a recueilli 26 chats, dont 11 entre janvier et mars, et 14 chiens. Six des canidés viennent de l’étranger.

Mieux prévenir qu’interdire

Chaque refuge fonctionnant de manière indépendante, la suspension des offres d’adoptions ne s’applique pas partout. A Nyon (VD), le processus d’adoption suit son cours normalement à Noël. Les visites sont d’ailleurs nombreuses. “Ici, on mise sur la prévention. Nous sommes très vigilants quant à la motivation des personnes”, explique Stathis Dimoulitsas, responsable de la SPA La Côte.

Lorsque des familles veulent adopter un animal, la SPA nyonnaise s’assure qu’il ne s’agit pas d’un cadeau, mais d’une décision réfléchie. Elle met en garde contre les contraintes qu’engendre un compagnon à quatre pattes une fois l’euphorie de Noël passée.

Le refuge de Cottendart à Colombier (NE) est également très attentif à cette période. Afin de limiter les abandons, “nous posons beaucoup de questions aux intéressés”, raconte Stéphanie Geiser-Berthoud, secrétaire. Suspendre les adoptions peut nous faire passer à côté d’un super adoptant, ajoute-t-elle.

Choisir soi-même son animal

La société vaudoise pour la protection des animaux (SVPA) n’a pas non plus pris de mesure spéciale durant Noël. En plus de sensibiliser les gens, elle préfère, lorsqu’il s’agit d’un cadeau, donner des bons plutôt qu’un animal afin que la personne vienne elle-même sur place, selon Stéphane Crausaz, responsable de la communication.

Un principe que la SPA du Locle soutient également. Elle refuse les demandes de cadeaux, car elle estime que c’est au futur propriétaire de venir choisir son animal. “Un feeling doit se créer entre les deux”, d’après Jocelyne Tissot qui relève que la vigilance des refuges ne baisse pas le reste de l’année. “On ne place pas pour placer”, dit-elle.

Les démarches d’adoption prennent du temps, entre une heure et une journée selon les personnes. “On est parfois peut-être trop sévères”, souffle-t-elle en souriant. Au refuge loclois, les animaux à adopter ne figurent pas sur le site en ligne. Le but est de garder un certain contrôle, d’éviter qu’ils atterrissent trop loin, explique la présidente.

Abandons aussi en été

Le début d’année, après les Fêtes, n’est toutefois pas nécessairement la période où l’on recense le plus d’abandons. Le refuge neuchâtelois du Cottendart recueille entre 150 et 200 animaux chaque année, dont une part relativement élevée après les vacances d’été, déclare la responsable Carole Andrey sans donner de chiffres précis.

Même son de cloche à SOS-Chats à Genève qui n’enregistre qu’un faible nombre de boules de poils recueillies après Noël, par rapport au pic de juin à octobre, affirme Valérie Derivaz, en charge du refuge. En janvier dernier, le centre a accueilli 37 animaux, contre 88 en août et 81 en septembre.

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