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Des Suisses moins solidaires avec les réfugiés ukrainiens

Julia Peters a l'impression que les Suisses commencent à perdre patience avec les réfugiés ukrainiens (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) La solidarité des Suisses pour les réfugiés ukrainiens est en train de se dissiper, déclare Julia Peters de l’association Good Friends for Ukraine. De plus en plus de familles helvétiques poussent leurs hôtes ukrainiens à chercher leur propre logement.

De plus, la propension à faire du bénévolat et des dons pour l’Ukraine diminue, ajoute M. Peters dans un entretien diffusé dimanche par la SonntagsZeitung. “On remarque à travers de petits détails que l’ambiance bascule, par exemple dans les colonnes de commentaires d’articles sur les Ukrainiennes en Suisse: on y dit qu’elles sont favorisées”.

“J’ai l’impression que les Suisses commencent à perdre patience”, poursuit-elle. Or, les réfugiés ukrainiens ne peuvent pas retourner actuellement dans leur pays, relève-t-elle. “Cette semaine encore, il y a eu des attaques massives de missiles sur des villes dans tout le pays. La guerre ne se terminera pas de sitôt”.

Autorités dépassées

La responsable de l’association note en outre que les autorités suisses sont dépassées. “Elles ont toujours couru après les problèmes”. Mme Peters pointe le fédéralisme, qui favorise cette problématique. “A chaque endroit, on obtient une réponse différente à la même question. Les autorités décident souvent selon leur bon vouloir”.

Si de nombreux réfugiés ukrainiens ne trouvent pas d’emploi, c’est surtout dû aux difficultés linguistiques et à la bureaucratie, explique-t-elle. “Le contrat de travail doit d’abord être approuvé par les autorités”, ce qui décourage de nombreux employeurs, selon elle. “L’entrée dans la vie professionnelle devient ainsi une loterie”.

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