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Deuil national en Roumanie après la mort de l’ex-roi Michel

Des dizaines de Roumains ont déposé des bougies et des fleurs devant l'ancien palais royal à Bucarest. KEYSTONE/EPA/ROBERT GHEMENT sda-ats

(Keystone-ATS) La Roumanie va observer trois jours de deuil national, du 14 au 16 décembre, après la mort mardi en Suisse de l’ex-roi Michel, a annoncé mercredi le gouvernement. L’ancien souverain était une personnalité très respectée dans son pays.

Le drapeau national sera mis en berne lors de cette période “en mémoire de sa majesté Michel de Roumanie, ancien chef de l’Etat entre 1927-1930 et 1940-1947”, a ajouté le gouvernement.

Michel, qui souffrait d’un cancer et de leucémie, est mort à Aubonne (VD), où il résidait depuis 2016. Sa dépouille sera rapatriée mercredi prochain et déposée au château Peles de Sinaia (120 km au nord de Bucarest), où il était né le 25 octobre 1921.

Le cercueil sera ensuite transporté à Bucarest et déposé dans la salle du trône de l’ancien palais royal. L’enterrement aura lieu le 16 décembre, à Curtea de Arges (centre), où reposent les rois Ferdinand et Carol II, respectivement le grand-père et le père de Michel.

Hommages

Des dizaines de Roumains ont déposé des bougies et des fleurs devant l’ancien palais royal, mais aussi devant le palais Elisabeta, la résidence de Michel à Bucarest, ont constaté des journalistes de l’AFP. De nombreux responsables politiques ont par ailleurs rendu hommage à l’ancien monarque, un “modèle de moralité et de dignité”, selon le Premier ministre social-démocrate Mihai Tudose.

Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a pour sa part rendu “hommage au rôle qui fut le sien lorsqu’il a entrepris en 1997 un tour des capitales européennes pour promouvoir l’entrée de la Roumanie dans l’UE”, une accession devenue effective en 2007.

L’ancien roi avait également joué un rôle crucial à la fin de la Seconde guerre mondiale, en faisant arrêter en août 1944 le maréchal pro-nazi Ion Antonescu et en rangeant la Roumanie du côté des Alliés. En 1947, il avait toutefois été contraint à l’abdication et à l’exil par le pouvoir communiste.

Réfugié en Grande-Bretagne puis en Suisse, cet arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria avait longtemps espéré pouvoir retourner sur le trône, notamment à la chute du régime communiste en 1989. Il n’avait toutefois recouvré la citoyenneté roumaine qu’en 1996 avant de pouvoir s’établir à nouveau à Bucarest avec son épouse Anne de Bourbon-Parme, décédée l’an dernier.

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