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Deux cents interpellations dans le cortège parisien

Le défiler du 1er mai syndical à Paris été entravé par plusieurs centaines de militants d'extrême gauche encagoulés qui ont causé des dégradations le long du parcours. KEYSTONE/EPA/CHRISTOPHE PETIT TESSON sda-ats

(Keystone-ATS) Des heurts violents entre la police et des personnes encagoulées ont éclaté en marge du défilé du 1er mai mardi après-midi à Paris. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé le matin dans le calme dans les autres grandes villes du pays.

Dans la capitale, le défilé syndical a rassemblé 20’000 personnes, a annoncé la préfecture de police, qui a également dénombré 14’500 personnes hors du cortège déclaré, dont 1200 personnes encagoulées membres de la mouvance radicale des “blacks blocs”.

Selon le syndicat CGT, 55’000 personnes ont participé au défilé parisien, et 210’000 au total ont défilé en France. Le ministère de l’Intérieur a lui évalué à 143’500 le nombre de manifestants en France.

Émaillée d’incidents – restaurant saccagé, vitrines brisées, engins incendiaires lancés -, la manifestation parisienne avait progressé difficilement après s’être élancée peu après 15h00.

Quelque deux cents interpellations

Peu avant le point d’arrivée dans le sud de la capitale, les forces de l’ordre ont essuyé “des jets de projectiles” et répondu par des tirs de gaz lacrymogènes et deux lanceurs d’eau.

En tête du cortège, des “black blocks” criaient notamment “Tout le monde déteste la police”, “Paris, debout, soulève toi”. Près de 200 membres des “blacks blocs” ont été interpellés après avoir été encerclés par les forces de l’ordre, selon un bilan provisoire de la préfecture de police.

“Je condamne avec une absolue fermeté les violences qui ont eu lieu aujourd’hui et qui ont dévoyé les cortèges du 1er mai. Tout sera fait pour que leurs auteurs soient identifiés et tenus responsables de leurs actes”, a déclaré Emmanuel Macron sur Twitter. Le président est en visite en Australie.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, qui explique avoir été bloqué sur le pont d’Austerlitz, a parlé de “mouvements de panique” dans les rangs des manifestants composés de familles. Il estime que la réponse des services de police n’a pas été satisfaisante, d’autant plus que la préfecture avait dit lundi craindre des violences et des dégradations de la part de groupes extrémistes.

En province, plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient précédemment manifesté dans une ambiance bon enfant, à l’appel du puissant syndicat CGT, notamment, “contre la remise en cause des acquis sociaux, la sélection à l’université. Pour le progrès social, la paix, la solidarité internationale.”

Les cheminots, en grève deux jours sur cinq depuis début avril contre la réforme de la SNCF, l’opérateur français du rail, participaient en nombre aux cortèges, également rejoints par des étudiants opposés à la réforme de l’enseignement supérieur ou des retraités.

Arrestations en Turquie et Iran

Au total, 84 personnes ont été arrêtées à Istanbul, principalement dans le quartier de Besiktas, a indiqué la police de la ville. Les personnes arrêtées ont été emmenées à bord de bus pour être interrogées.

Six personnes ont également été arrêtées à Téhéran dans une manifestation non autorisée d’ouvriers et d’enseignants à l’occasion du 1er Mai, selon l’agence iranienne Ilna, proche des milieux syndicaux. Associé au socialisme, le 1er Mai n’est pas férié en Iran.

Millions de manifestants à Cuba

De l’autre côté de l’Atlantique, le nouveau président cubain Miguel Diaz-Canel et son prédécesseur Raul Castro ont reçu un soutien appuyé des militants syndicaux lors du défilé du 1er mai. Ce dernier a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes à La Havane.

Organisé dans toutes les villes de l’île caribéenne, le défilé du 1er mai mobilise traditionnellement au-delà des travailleurs, comptant avec la participation de mères au foyer, d’étudiants et autres militants du Parti communiste de Cuba (PCC).

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