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Deux places d’atterrissage bernoises vont disparaître

(Keystone-ATS) Les places d’atterrissage en montagne de Rosenegg-West et de Gumm, dans le canton de Berne, vont disparaître. Malgré les critiques des milieux économiques et des écologistes, le Conseil fédéral a maintenu mercredi sa décision de limiter la liste des sites à 40.

Ce choix résulte d’une pesée des intérêts, justifie le gouvernement. Il y a d’une part les objectifs de protection de la nature, du paysage et de la faune sauvage. Les deux places supprimées sont situées dans un périmètre figurant à l’inventaire fédéral des paysages d’importance nationale.

Egalement dans la balance, l’instruction et le maintien des aptitudes aéronautiques des pilotes, dont dépendent partiellement les activités de sauvetage et de transport aérien en montagne.

De 48 à 40

L’ordonnance sur l’infrastructure aéronautique limite actuellement les places d’atterissage en montagne à 48 sites. La Suisse en compte 42. Les 40 places maintenues pourront continuer d’être utilisées selon les modalités actuelles par l’industrie du transport par hélicoptère.

Les adaptations proposées ne modifient pas les principes concernant le ski héliporté et les zones de tranquillité pour la faune sauvage.

Les places d’atterrissage de montagne sont situées au-dessus de 1100m d’altitude. Elles sont utilisées à des fins d’instruction et de sport ou pour des activités touristiques. Elles ne sont pourvues d’aucune infrastructure.

À une exception, les 42 sites actuels peuvent accueillir des hélicoptères et se prêtent à l’instruction. Trente-deux peuvent être utilisés dans le cadre du ski héliporté (18 en dehors du domaine skiable, 9 sur le domaine skiable avec infrastructure touristique, 5 comme places d’embarquement) et 24 peuvent également accueillir des avions.

50’000 mouvements par an

Selon les estimations de l’Office fédéral de l’aviation civile le nombre annuel de mouvements (atterrissages et décollages) avoisine les 50’000. Environ la moitié relèvent de l’instruction et de l’entraînement.

Quinze mille mouvements sont des vols commerciaux, dont trois quarts concernent la pratique du ski héliporté. En 2012, deux places ont enregistré plus de 1000 mouvements d’aéronefs commerciaux, neuf entre 500 et 1000 mouvements, tandis que les 31 autres affichent moins de 500 atterrissages et décollages.

Critiques

La décision du Conseil fédéral va faire des mécontents. Les sites de Rosenegg-Ouest et de Gumm sont importantes pour la formation et l’entraînement des pilotes, selon les entreprises de transports.

D’après l’Union suisse des arts et métiers (usam), la réduction du nombre de places d’atterrissage pénaliserait les zones de montagnes déjà “exposées aux conséquences du franc fort, aux effets négatifs de la loi sur l’aménagement du territoire et de la mise en oeuvre de l’initiative sur les résidences secondaires”.

Ces arguments font bondir les organisations environnementales qui dénoncent le ski héliporté, un loisir de luxe effectué au détriment des paysages alpins.

Le Club alpin suisse et la commune de Zermatt (VS) avaient quant à eux proposé un compromis au sujet des places d’atterrissage au Mont Rose et à Trift, au-dessus de Zermatt.

Les hélicoptères transportant des touristes ne pourraient atterrir sur le Mont Rose que de décembre à fin mars. Et sur l’Alphubel et l’Aeschhorn de décembre à fin avril. D’avril à novembre, des vols d’entraînement seraient autorisés sur ces trois sommets à partir de 14h00. A titre compensatoire pour ces limitations, Trift, au-dessus de Zermatt, devrait pouvoir disposer d’une hélistation.

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