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Deuxième Guerre mondiale: “profonds remords” de l’empereur du Japon

(Keystone-ATS) Le Japon a commémoré samedi la capitulation du pays prononcée le 15 août 1945. L’empereur Akihito a exprimé de “profonds remords” pour la Deuxième Guerre mondiale, alors que trois ministres et d’autres personnalités se rendaient au controversé sanctuaire Yasukuni.

“Réfléchissant à notre passé et gardant à l’esprit les sentiments de profond remords au sujet de la dernière guerre, j’espère sincèrement que les ravages de la guerre ne se renouvelleront jamais”, a déclaré le souverain nippon, âgé de 81 ans.

“Avec l’ensemble de notre peuple, je rends maintenant hommage du fond du coeur à tous ceux qui ont perdu la vie dans la guerre, sur le champ de bataille et ailleurs, et je prie pour la paix dans le monde et pour le développement continu de notre pays”, a-t-il ajouté.

Ecarté du texte officiel

L’empereur, auquel la Constitution interdit tout rôle politique, a déjà exprimé des remords par le passé, mais jamais au cours de son allocution annuelle pour cet anniversaire de la capitulation. Samedi, il s’est écarté du texte officiel de son discours, ce qui peut être interprété comme un reproche subtilement adressé à Shinzo Abe.

Le premier ministre a dit vendredi son “extrême douleur” face aux souffrances infligées par son pays durant la gaux souffrances infligées par son pays durant la guerre tout en estimant que les générations postérieures au conflit ne devaient pas être obligées de s’excuser pour les erreurs du passé.

Les voisins du Japon, la Chine, la Corée du Nord et la Corée du Sud ont fait part de leur mécontentement après la déclaration de M. Abe. Ils la jugent insuffisante au regard des exactions commises par l’armée impériale en Asie au cours de la première moitié du XXe siècle.

Sanctuaire de Yasukuni

Dans un geste qui devait raviver encore l’ire de ces pays, trois membres du gouvernement se sont rendus samedi au sanctuaire de Yasukuni, qui honore un très grand nombre de soldats morts au combat mais également quatorze criminels de guerre.

Shinzo Abe lui-même ne devait pas se rendre samedi dans ce lieu de culte shintoïste, perçu en Chine et en Corée du Sud comme un symbole du passé militariste de leur voisin, mais il a fait parvenir une offrande rituelle, selon les médias japonais.

Un député du Parti libéral démocrate (PLD), Koichi Hagiuda, a dit s’être rendu à Yasukuni pour y représenter Shinzo Abe en tant que chef de file du PLD et non en tant que Premier ministre. “J’ai rendu hommage à l’âme de ceux qui ont sacrifié leur précieuse vie au cours de la dernière guerre”, a-t-il dit.

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