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Deuxième jour d’émeutes au Mozambique: le gouvernement ne cède pas

(Keystone-ATS) Maputo – Le gouvernement mozambicain a refusé de revenir sur les hausses des prix du pain et de l’énergie en dépit des émeutes qui secouent la capitale Maputo depuis deux jours. Les affrontements se sont soldés par sept morts et 288 blessés, selon le dernier bilan officiel.
“Les hausses de prix sont irréversibles”, a affirmé le porte-parole du gouvernement, Alberto Nkutumula, s’exprimant à l’issue d’une réunion extraordinaire du conseil des ministres.
Le gouvernement a lancé un appel au calme. “Nous condamnons les actes de violence et exhortons tous les citoyens à garder leur calme”, a-t-il dit.
Le Mozambique a également déployé des troupes jeudi afin d’enlever des barricades dressées par des manifestants à Maputo. Pour le deuxième jour consécutif, des habitants ont bloqué des rues avec des pneus en feu et pillé des boutiques pour dénoncer un relèvement des prix du pain.
La police a fait savoir que l’armée avait été envoyée dans la capitale pour enlever des barricades érigées dans les rues par des milliers de manifestants. “Pas pour rétablir l’ordre et la sécurité publique”, a précisé Pedro Cossa, porte-parole du commandement général de la police, à la télévision nationale (TVM).
Flambée des prixDeux enfants figurent parmi les sept personnes tuées mercredi. La police avait ouvert le feu au cours des incidents les plus graves observés depuis les “émeutes de la faim” de 2008 dans l’ex-colonie portugaise d’Afrique australe.
Ces violences ont coïncidé avec l’entrée en vigueur d’une hausse de 30% du prix du pain dans l’un des pays les plus pauvres du monde. Ce relèvement s’ajoute à une flambée des prix de l’essence et d’autres produits de première nécessité. Environ 70% des habitants vivent au-dessous du seuil de pauvreté.
Jeudi, les écoles et la plupart des commerces étaient fermés et les habitants formaient de longues files d’attente devant les rares boulangeries ouvertes.
Le ministre de l’Intérieur José Pacheco a indiqué qu’une enquête était ouverte en vue d’identifier la source des courriels et SMS diffusés depuis mardi pour inviter la population de la capitale à rallier les manifestations.

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