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Didier Burkhalter quitte le gouvernement pour un avenir “différent”

Didier Burkhalter démissionne pour le 31 octobre (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le ministre des affaires étrangères Didier Burkhalter quittera le Conseil fédéral le 31 octobre. Il a justifié mercredi sa démission par un besoin personnel, “ressenti comme une vague”, de faire autre chose. Et réfuté tout lien avec le dossier européen.

C’est dimanche 11 juin que M. Burkhalter a pris sa décision. Celle-ci est venue “naturellement”. Elle a été annoncée en plein débat au Conseil national, par le président Jürg Stahl qui a lu sa lettre de démission. Dans la conférence de presse qui a suivi, le Neuchâtelois de 57 ans a évoqué son engagement politique “très, très, très long”.

Il a résumé ces 30 ans de mandats publics comme une “grande chance”, un “constant renouvellement” et “beaucoup de coeur”. Chance, de par la richesse des actions qu’il est possible de mener au profit de la collectivité, au sein d’institution suisses “extraordinaires”.

Renouvellement permanent, car tous les jours il faut renouveler l’énergie et “partir du principe que rien n’est acquis”. Ce qui vaut aussi pour le Conseil fédéral, a souligné le ministre démissionnaire. Et du coeur, car “franchement, j’y ai mis tout mon coeur, malgré ma réserve toute neuchâteloise”.

Pas la faute à l’UE

Aux nombreuses questions des journalistes quant à un éventuel lien entre son choix et l’accord-cadre avec l’Union européenne qui n’avance guère, Didier Burkhalter a répondu que les deux étaient sans rapport. “De temps en temps, on a envie de faire autre chose”, a-t-il simplement expliqué. “C’est le bon moment pour moi, c’est tout”.

Le dossier européen n’est certes pas facile, “mais il y en a d’autres”. Aucune déception politique, ni sentiment de désaveu. Il faut “dépersonnaliser” ce dossier, a plaidé le chef du Département fédéral des affaires étrangères. “Je sais que ce sera dur d’aller dans le sens que je souhaite, mais je continuerai à y croire”. Il revient au Conseil fédéral et à la personne qui le remplacera de décider comment aller de l’avant.

Début avril, la présidente de la Confédération Doris Leuthard et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont annoncé le déblocage de tous les dossiers de négociations entre la Suisse et l’UE.

Il n’y a en revanche pas d’avancée à attendre sur l’ensemble des accords liés à l’accès au marché intérieur européen, ni sur l’électricité. Bruxelles lie ces négociations à la conclusion d’un accord-cadre institutionnel. Cet accord doit permettre de régler les relations entre la Suisse et l’UE.

Avenir “différent”

Le Conseil fédéral a été informé le jour même de son annonce publique. M. Burkhalter a fait part de sa décision en personne à Doris Leuthard, tandis que les autres membres du gouvernement ont appris la nouvelle par écrit. Son parti, le PLR, était au courant depuis peu.

Quant à son avenir, Didier Burkhalter n’a rien voulu déclarer, mais a laissé entendre que sa vie serait certainement moins publique. “J’aimerais vivre quelque chose de différent, essayer d’autres logiques”.

Sa lettre de démission précise qu’il ressent le besoin d’écrire une nouvelle page dans sa vie. “Je ne sais pas encore quelle encre je vais utiliser pour cela, mais je pense qu’elle aura des couleurs plus personnelles et moins visibles publiquement”.

Le libéral-radical a été élu au Conseil fédéral en 2009. Il a succédé à son collègue de parti Pascal Couchepin, dont il a repris le Département de l’intérieur avant de migrer sans regrets aux affaires étrangères en janvier 2012. Il avait siégé au Conseil national de 2003 à 2007 puis deux ans à celui des Etats.

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