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Don Quichotte et Terry Gilliam pourront monter les marches à Cannes

"L'homme qui tua Don Quichotte" de l'ex-Monty Python Terry Gilliam est l'objet d'un terrible bras de fer juridique entre le réalisateur britannique et le producteur portugais Paulo Branco (archives). KEYSTONE/EPA/ETIENNE LAURENT sda-ats

(Keystone-ATS) La justice française ne pourra pas être accusée d’avoir tué Don Quichotte. Le Tribunal de grande instance de Paris a donné mercredi son feu vert à la projection du film de Terry Gilliam en clôture de la 71e édition du Festival de Cannes le 19 mai.

Projet un peu fou né il y a près de 30 ans et tourné dans des conditions dantesques il y a 20 ans, resté inachevé jusqu’en 2017, “L’homme qui tua Don Quichotte” de l’ex-Monty Python Terry Gilliam est l’objet d’un terrible bras de fer entre le réalisateur britannique et le producteur portugais Paulo Branco. Ce dernier estime que ses “droits exclusifs” sur le film ne sont pas respectés.

“Nous irons au bal”

Appelée à trancher ce litige, la justice, saisie en urgence (référé) par le producteur portugais, a finalement donné raison au Festival de Cannes qui avait décidé, contre l’avis de Paulo Branco, de projeter le film de Gilliam en clôture de sa 71e édition. C’est le délégué général du Festival, Thierry Frémaux qui a annoncé lui-même la décision du juge parisien.

Le cinéaste britannique âgé de 77 ans et victime d’un malaise à Londres le week-end dernier a également exprimé sa joie sur son compte Twitter. “Après des jours de repos et des prières aux dieux, je suis rétabli et je vais bien de nouveau. ‘L’homme qui tua Don Quichotte aussi’!” a tweeté l’ex-Monty Python.

“Nous sommes légalement victorieux! Nous irons au bal, avec pour costume le film de clôture au festival de Cannes le 19 mai. Merci pour tout votre soutien”, a-t-il ajouté.

Bataille juridique

La bataille juridique est toutefois loin d’être terminée. Saisie sur le fond, la justice française rendra un jugement en appel le 15 juin.

Avant la décision de mercredi, le producteur portugais, via sa société Alfama Films, avait remporté trois victoires judiciaires aux dépens de Terry Gilliam, à qui il a acheté les droits d’auteur-réalisateur du film en avril 2016 pour le produire.

A la suite de différents désaccords artistiques et financiers avec Branco, le cinéaste britannique s’était alors tourné vers d’autres producteurs, dont la société espagnole Tornasol. Et c’est avec eux, qu’il a finalement réalisé son film entre mars et juin 2017.

Terry Gilliam a alors lancé une procédure pour faire résilier le contrat de cession de ses droits à Paulo Branco. Mais en mai 2017 la justice française, saisie sur le fond de l’affaire, s’est prononcée en première instance en faveur du producteur.

Le “Don Quichotte” de Terry Gilliam, adaptation libre du classique de Cervantes, a failli ne jamais voir le jour: en 2000, l’ex-Monty Python avait dû abandonner le tournage en raison des problèmes de dos de l’acteur Jean Rochefort, disparu depuis, et de pluies diluviennes. Outre Cannes, la sortie du film en salles est également prévue le 19 mai.

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