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Donald Trump fait volte-face sur le traité transpacifique

L'accord TPP "ressemble à une sculpture de verre. Il serait extrêmement difficile d'en renégocier certaines parties", a commenté le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga - ici à gauche de l'image - lors d'un point presse (archives). KEYSTONE/EPA/FRANCK ROBICHON sda-ats

(Keystone-ATS) Face aux tensions commerciales croissantes avec Pékin, Donald Trump envisage désormais de rejoindre l’accord de libre-échange transpacifique (CPTPP). L’annonce intervient alors que les Etats-Unis s’étaient retirés du traité initial TTP l’an passé.

Le président américain a chargé un de ses conseillers économiques et son représentant américain au Commerce (USTR) d’entrer de nouveau en discussions, a indiqué jeudi un sénateur républicain.

“La grande nouvelle qui est sortie de cette réunion ce matin est que le président à demandé à Larry Kudlow et à l’ambassadeur (Robert) Lighthizer de regarder comment entrer de nouveau dans les négociations TPP”, a déclaré Ben Sasse à des journalistes.

“(Nous) allons rejoindre le TPP si l’accord est substantiellement meilleur par rapport à ce qui a été offert au président (Barack) Obama”, a tweeté plus tard Donald Trump. “Nous avons déjà des accords BILATÉRAUX avec six des onze nations du TPP et travaillons pour parvenir à un accord avec la plus grande de ces nations, le Japon, qui nous a fait très mal sur le plan commercial pendant des années!”, a-t-il poursuivi.

Tokyo attend des précisions

“C’est un accord qui ressemble à une sculpture de verre. Il serait extrêmement difficile d’en renégocier certaines parties”, a pour sa part commenté le porte-parole du gouvernement japonais Yoshihide Suga lors d’un point presse.

“Nous aimerions saluer l’initiative du président (américain) si elle signifie qu’il reconnaît la portée et la signification” du traité, a ajouté M. Suga, disant attendre plus de précisions sur les intentions américaines. Onze pays des deux rives du Pacifique avaient signé début mars un accord pour faire revivre le traité de libre-échange transpacifique (TPP), donné pour mort il y a un an après le retrait des Etats-Unis.

Les chefs de la diplomatie ou les ministres du commerce de l’Australie, de Brunei, du Canada, du Chili, du Japon, de la Malaisie, du Mexique, de la Nouvelle-Zélande, du Pérou, de Singapour et du Vietnam avaient paraphé le texte désormais appelé Partenariat transpacifique global et progressiste (CPTPP pour son sigle anglais).

Le traité TPP avait été initialement promu par Washington, sous la présidence de Barack Obama. Signé en février 2016 après des années de négociations entre 12 pays ayant un accès au Pacifique, cet accord devait faire le contrepoids à l’influence grandissante de la Chine qui n’en faisait pas partie.

Mais avant son entrée en vigueur, Donald Trump avait annoncé le 23 janvier 2017 le retrait de son pays, mettant en péril l’ambitieux accord censé englober 40% du PIB mondial et presque 25% du commerce international. Trois jours plus tard, au Forum économique mondial de Davos, le président américain avait nuancé sa position: “Je me joindrais au TPP si nous avions un bien meilleur accord que celui-ci”, avait-il déclaré.

Tensions avec la Chine

Mais depuis, l’escalade de tensions commerciales avec la Chine pourrait avoir infléchi la position de Donald Trump.

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