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Donald Trump réclame la peine de mort pour l’assaillant de New York

La camionnette utilisée pour l'attaque a fini sa course meurtrière contre un bus scolaire. KEYSTONE/AP/MARK LENNIHAN sda-ats

(Keystone-ATS) Le président américain Donald Trump a réclamé jeudi la peine de mort pour l’auteur de l’attentat d’Halloween à New York. Le portrait de l’assaillant de plus en plus précis montre qu’il s’est radicalisé progressivement après plusieurs années d’errance américaine.

Après avoir tweeté dans la nuit, le président américain a martelé jeudi matin sa volonté de voir exécuté cet Ouzbek de 29 ans, arrivé aux Etats-Unis en 2010 grâce au programme d’octroi de visas par loterie. Il a toutefois semblé renoncer à l’idée évoquée mercredi de l’envoyer à Guantanamo.

“J’aimerais envoyer le terroriste de New York à Guantanamo mais statistiquement ce processus prend beaucoup plus longtemps que de passer par le système fédéral…”, a écrit le président dans un tweet avant d’ajouter: “Il y a aussi quelque chose d’approprié dans le fait de le garder là où il a commis son horrible crime. Devrait agir vite. Peine de mort!”

Huit morts

Après avoir lancé mardi sa camionnette sur des passants et des cyclistes, faisant huit morts et 12 blessés, l’assaillant, qui a revendiqué son allégeance à l’Etat islamique, a été inculpé mercredi par le procureur fédéral de Manhattan de deux chefs d’accusation fédéraux: violence et destruction de véhicules, et soutien à une organisation terroriste étrangère.

Ces chefs d’inculpation l’exposent à la prison à perpétuité, a indiqué le procureur. Celui-ci a aussi évoqué une procédure qui permettrait de requérir la peine de mort. Dans un Etat comme New York où la peine capitale n’est pas en vigueur, cela supposerait que le gouvernement fédéral utilise une loi d’exception, une démarche rare qui prendrait des années, selon les experts.

Le maire démocrate de New York, Bill de Blasio, a lui souligné qu’il ne “croyait pas à la peine de mort”, et souhaitait simplement que Saipov “pourrisse en prison jusqu’à la fin de ses jours”.

Invoquant quelques détails qui ont émergé sur le suspect, qui s’est dit “fier de son acte” dans ses premiers interrogatoires avec les enquêteurs et voulait déployer un drapeau de l’EI dans sa chambre d’hôpital, Trump présente ce ressortissant d’un pays musulman d’Asie centrale comme l’illustration des failles du système d’immigration américain. Failles qu’il dénonce depuis le début de sa campagne.

Radicalisation aux Etats-Unis

En profitant du système de loterie, qui permet chaque année à quelque 50’000 étrangers d’obtenir un titre de séjour permanent pour les Etats-Unis, cet Ouzbek aurait notamment contourné les vérifications que subissent généralement les migrants, souligne le président. Il a appelé à les renforcer plus encore.

Mais le portrait qui émerge du suspect montre qu’il n’avait rien à se reprocher en Ouzbékistan. Il s’est radicalisé progressivement aux Etats-Unis après de premières années difficiles, faites de déception professionnelle et de nombreux déménagements.

Selon la presse ouzbèke, l’auteur de l’attentat le plus grave commis à New York depuis septembre 2001 n’avait jamais attiré l’attention des forces de l’ordre dans son pays. Et selon l’une de ses soeurs, citée par le média d’opposition Fergana, il a grandi à Tachkent dans une famille “moderne et laïque”, ne fréquentant aucune mosquée.

Même aux Etats-Unis, la police ne le connaissait jusqu’à mardi que pour des infractions au code de la route.

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