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Douze ans derrière les barreaux pour le meurtrier de St-Léonard

(Keystone-ATS) Le meurtre de St-Léonard du 4 novembre 2011, en Valais, sera puni de douze ans de prison. Le tribunal de district de Sierre a rendu son verdict mardi. Le meurtrier est astreint à une mesure thérapeutique en établissement fermé. Son avocat a annoncé un recours.

“On ne nous a pas écoutés”, s’est exclamé le défenseur après le verdict. L’acte doit être jugé à l’aune de la faute. Or l’émotion a joué un rôle important. Le tribunal n’a pas tenu compte des circonstances atténuantes. “Les juges devront blinder leur jugement”.

Le défenseur critique aussi la mesure thérapeutique ordonnée. “Il faut un trouble grave de la personnalité pour une telle mesure”. Or il n’a pas été tenu compte de l’amélioration de l’état de l’accusé.

Le tribunal a totalement suivi le réquisitoire de la procureure. Elle a qualifié de rassurante la confiance accordée par le tribunal à l’aspect psychiatrique.

La mesure thérapeutique prime sur la peine infligée. Son maintien sera réévalué périodiquement tous les cinq ans. Il est possible que sa durée excède celle de l’emprisonnement.

Souffrance entendue

“La souffrance de la famille a été entendue”, a estimé son avocat. Si un recours est déposé et qu’un procès en appel a lieu, la famille envisage de ne pas y assister.

Les faits remontent au 4 novembre 2011. L’accusé, alors âgé de 23 ans, venait de se faire licencier. Il est rentré chez lui très agité. Il s’est emparé de son arme de service, un fusil d’assaut. Une dispute aurait éclaté avec son amie, de deux ans sa cadette, au cours de laquelle le coup mortel est parti.

Visions divergentes

L’accusation et la défense ont livré des versions divergentes des faits et des circonstances lors du procès lundi. La procureure a évoqué une relation de couple agitée, ressemblant davantage à une histoire de soumission qu’à une histoire d’amour.

La défense a dépeint un tableau moins sombre. L’avocat a voulu montrer que la relation n’était pas le calvaire dépeint par l’accusation. Hormis quelques épisodes houleux, la relation était harmonieuse.

L’accusé lui-même a dit regretter un geste qu’il n’a jamais voulu. Mais pour l’accusation, les expertises balistiques racontent une autre histoire. La thèse de l’accident ne correspond pas aux traces prélevées, a dit la procureure. Elle s’est dite convaincue que l’homme a fait feu sur sa compagne en visant la tête.

La défense a avancé l’expertise psychiatrique décrivant l’accusé en proie à une psychose paranoïaque et l’état d’alcoolémie de l’homme au moment des faits comme circonstances atténuantes. Le tribunal n’en a pas tenu compte dans la mesure demandée par l’avocat. Pour lui, la peine infligée n’aura aucune chance en recours.

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