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Drogues: un marché annuel de 26 milliards de francs dans l’UE

(Keystone-ATS) Les marchés des drogues représentent “une des principales menaces” pour la sécurité de l’Europe, selon le rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et d’Europol. Ils s’articulent à d’autres formes de criminalité et au terrorisme.

“Les marchés des drogues demeurent l’un des domaines les plus rentables pour les groupes criminels organisés (GCO) et, selon nos estimations, les citoyens de l’UE dépensent chaque année plus de 24 milliards d’euros (26 milliards de francs) en drogues illicites”, selon les auteurs du document, publié mardi.

Le rapport constitue une analyse stratégique destinée à faciliter l’élaboration des politiques des pays de l’UE. Il a été présenté mardi après-midi lors d’une conférence de presse à Bruxelles par le commissaire européen chargé des Affaires intérieures, Dimitris Avramopoulos, le directeur de l’OEDT Alexis Goosdeel et le directeur d’Europol Rob Wainwright.

“Il ne fait aucun doute que les marchés des drogues illicites restent l’une des principales menaces pour la sécurité de l’Union européenne”, estiment dans un avant-propos Alexis Goosdeel et Rob Wainwright.

Pour les auteurs, “l’impact négatif des marchés des drogues sur la société va bien au-delà des seuls dommages causés par la consommation de drogue. Ainsi, les marchés des drogues s’articulent à d’autres formes de criminalité et au terrorisme”.

Cloisonnement critiqué

Sur ce sujet, le rapport souligne que “bon nombre de personnes impliquées dans des activités terroristes, souvent des jeunes récemment radicalisés, ont un passé de petit délinquant, notamment via la consommation et la vente de drogues, et exploitent de diverses façons leurs connexions avec le milieu criminel pour les activités terroristes”. Le “cloisonnement des services chargés de la lutte contre le terrorisme et de la lutte antidrogue peut parfois amener à négliger certaines pistes”.

L’influence des marchés de la drogue s’exerce en outre sur l’économie (blanchiment), l’environnement (déchets de produits chimiques utilisés pour produire les drogues) et “sur les institutions gouvernementales, dont ils grèvent les budgets et exposent les fonctionnaires au risque de la corruption”.

Le rapport fait aussi état d’interconnexions croissantes entre groupes criminels: “Il est désormais courant que les groupes criminels organisés (GCO) intervenant sur le marché des drogues trafiquent plusieurs drogues, participent à d’autres formes de criminalité et forment des alliances sans tenir compte des barrières ethniques et géographiques”.

Cannabis en tête

En 2013, le marché du cannabis représentait environ 38% du total des marchés des drogues, devant celui de l’héroïne (28%), de la cocaïne (24%), des amphétamines (8%) et de l’ecstasy (3%).

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