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EADS et BAE annoncent la fin de leur projet de fusion

(Keystone-ATS) L’avionneur européen EADS et le fabricant d’armes britannique BAE Systems ont renoncé mercredi à fusionner pour créer un groupe mondial. Ils se sont heurtés au désaccord des gouvernements qui devaient l’autoriser.

“Nous sommes évidemment déçus de ne pas avoir été capables de parvenir à un accord acceptable avec nos différents gouvernements”, France, Allemagne et Royaume-Uni, a déclaré le patron de BAE Systems, Ian King, dans un communiqué commun des deux groupes.

“Il est devenu clair que les intérêts des parties gouvernementales ne peuvent être suffisamment rapprochés les uns des autres ou avec les objectifs que BAE Systems et EADS ont défini pour cette fusion.”

Allemagne pointée du doigt

Dans l’entourage des groupes, l’Allemagne a immédiatement été pointée du doigt. “Ca n’a pas marché parce que les Allemands ont bloqué”, a déclaré une source proche du dossier à Paris. “Pour le gouvernement allemand, l’important est désormais qu’EADS puisse se développer de façon positive dans tous ses secteurs d’activité”, a dit de son côté le porte-parole du gouvernement Steffen Seibert.

Le président français François Hollande a estimé pour sa part que l’échec de la fusion était une “décision des entreprises”. “L’Etat français, à sa place, fera tout pour que cette entreprise (EADS) ait tous les soutiens nécessaires” à l’avenir, a ajouté le chef de l’Etat. “EADS continuera sa progression, sa dynamique”, a-t-il dit.

Accès aux Etats-Unis

Les deux groupes ont tenté d’échapper à l’influence que la France et l’Allemagne exercent sur EADS, afin d’avoir l’accès au plus grand marché de la défense au monde, les Etats-Unis, qui se méfie des entreprises publiques.

Londres aussi a tenté de convaincre ses partenaires de réduire leur participation au capital, pour préserver les relations privilégiées de BAE Systems avec le Pentagone. Mais Paris et Berlin ont refusé de se contenter de l’action spécifique réservée aux trois gouvernements, qui leur permettait de bloquer toute prise de participation hostile.

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