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Egypte: le président élu prête serment de façon symbolique

(Keystone-ATS) Le président égyptien élu, l’islamiste Mohamed Morsi, a prêté serment de façon symbolique vendredi devant des milliers de partisans massés sur la place Tahrir du Caire, haut lieu de la contestation depuis 2011. Il s’agit d’un geste fort face aux militaires qui cherchent à limiter ses pouvoirs.

“Il n’y a pas de pouvoir au-dessus du pouvoir du peuple”, a déclaré le premier “civil” à présider l’Egypte depuis 1952 sous les vivats de la foule à la veille de son investiture officielle.

Le premier chef de l’Etat issu de la confrérie des Frères musulmans avait auparavant assisté à la prière du vendredi à la mosquée Al-Azhar. Mohamed Morsi doit officiellement prêter serment devant la Haute Cour constitutionnelle au Caire samedi à 11h00.

“Morsi est le président de la République”, “le pouvoir au président”: les slogans lus et entendus sur la célèbre place du centre du Caire avant l’arrivée du président élu soulignaient déjà la lutte pour le pouvoir que se livrent islamistes et militaires. “La révolution totale ou rien. A bas le régime militaire!”, scandaient les manifestants.

Une dissolution vivement contestée

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige l’Egypte depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, a organisé des élections législatives, puis la présidentielle. Dans le même temps, il a toutefois laisser dissoudre le Parlement et pris un décret limitant les prérogatives du président au moment du second tour de la présidentielle, les 16 et 17 juin.

Les Frères musulmans souhaitaient que Mohamed Morsi soit investi dans ses fonctions devant le Parlement, conformément à ce qui était jusqu’à présent l’usage, mais la même Haute Cour constitutionnelle, soutenue par l’armée, a dissous la chambre basse, qui était dominée par les islamistes, le 14 juin, deux jours avant le second tour de la présidentielle.

“Acceptons-nous que le Parlement soit dissous?”, criaient à la foule place Tahrir les animateurs du Parti Liberté et Justice (PLJ) des Frères musulmans. “Non!”, répondaient leurs partisans.

“Je suis ici pour dire au conseil militaire que nous, le peuple, avons élu le Parlement. Aussi, c’est seulement nous, le peuple, qui pouvons le dissoudre”, a expliqué un professeur et membre du PLJ.

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