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El Khomri remontée contre les socialistes “frondeurs” en France

La ministre Myriam El Khomri ne désarme pas KEYSTONE/AP/CHRISTOPHE ENA sda-ats

(Keystone-ATS) Myriam El Khomri juge “inconcevable” que des députés socialistes “puissent dérouler le tapis rouge à la droite” en votant la motion de censure contre le gouvernement de Manuel Valls. Elle récuse l’accusation de “passage en force” avec l’utilisation de l’article 49-3.

La ministre française du Travail a exprimé son avis mercredi matin sur France Info pour faire adopter son projet de loi Travail sans vote à l’Assemblée nationale. “Il me semble inconcevable que des députés socialistes puissent allier leur voix” à la droite, a-t-elle déclaré. Ce qui aurait été “antidémocratique”, c’est “si le gouvernement avait accepté que 10% des députés socialistes dénaturent le texte”, a-t-elle encore estimé.

La ministre a ironisé sur “le temps de parole médiatique” accordé aux députés socialistes frondeurs, qui “n’est pas proportionnel à leur nombre au sein du groupe socialiste”. “Entendre de leur part systématiquement que nous sommes dans un projet de casse sociale, ce n’est absolument pas la réalité”, a-t-elle dit.

Myriam El Khomri a aussi expliqué avoir abouti à des “compromis” sur son projet et retenu “469 amendements” de députés. “Etre à l’écoute, ce n’est pas être à l’arrêt”, a-t-elle dit.

Mardi, le Premier ministre Manuel Valls a engagé la responsabilité de son gouvernement pour passer en force sur le projet de réforme du Code du travail. Il devra affronter jeudi une motion de censure déposée par l’opposition de droite et du centre.

Durcir le mouvement

Philippe Martinez, secrétaire général du syndicat CGT, a lui appelé à “durcir le mouvement” contre cette loi car “rien n’est terminé” malgré le recours par le gouvernement à l’article 49-3. “La mobilisation doit s’amplifier, nous sommes déterminés”, a-t-il insisté mercredi sur Europe 1.

Des appels à des grèves et des manifestations ont été lancés par sept syndicats (CGT, FO, Solidaires, FSU, Unef, FIDL, UNL) opposés à cette loi qu’ils jugent trop favorable à l’entreprise et pas assez protectrice pour les salariés. M. Martinez voit en outre dans le recours au 49-3 “un signe de faiblesse” du gouvernement.

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