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Election à Berlin: la CDU d’Angela Merkel en perte de vitesse

Le maire de Berlin Michael Müller très inquiet de la montée de la droite populiste KEYSTONE/EPA DPA/RAINER JENSEN sda-ats

(Keystone-ATS) La CDU d’Angela Merkel a subi dimanche un second revers en deux semaines lors du scrutin régional de Berlin. Son parti n’a obtenu que 18% (-5 points par rapport à 2011). L’Alternative pour l’Allemagne (populiste) va faire son entrée au parlement avec plus de 12%.

Dans le fief de la capitale allemande, l’Union chrétienne démocrate (CDU) a réalisé son plus mauvais score depuis la réunification. Mais “je pense qu’il est dangereux de reporter les résultats de Berlin au niveau fédéral”, a nuancé Michael Grosse-Brömer, membre de la CDU au Bundestag. Jamais dans l’histoire de Berlin, celle de Berlin-Ouest après la Deuxième Guerre mondiale, puis celle de la ville réunifiée après 1990, la CDU n’avait connu pareille débâcle électorale.

Selon les projections de la chaîne de télévision ZDF, la CDU a obtenu 18% des voix, soit 5,3 points de moins qu’il y a cinq ans. Avec 23,1%, le parti social démocrate (SPD) perd aussi plus de 5 points par rapport au dernier scrutin (28,3%), mais reste la première force parlementaire de la capitale. Il serait en mesure de former une nouvelle coalition avec les Verts (16,4%) et Die Linke (extrême-gauche/16,2%), ce qui reléguerait la CDU dans l’opposition.

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD) a été crédité de 12,2%. Ses représentants siégeront dans les assemblées de 10 des 16 Länder allemands et prennent date pour les législatives fédérales de 2017.

Au grand dam du maire

Bien qu’affaibli par le score moyen du SPD, le maire actuel de Berlin, Michael Müller, membre de cette formation, devrait en principe être reconduit dans ses fonctions.

Mais l’irruption de la droite populiste dans le parlement régional berlinois a valeur de symbole: métropole cosmopolite, branchée et ouverte sur le monde, la capitale allemande au statut d’Etat-région se faisait fort jusqu’à présent de résister aux tendances populistes.

Le bourgmestre-gouverneur Michael Müller avait jugé vendredi qu’un score supérieur à 10% de l’AfD serait perçu dans le monde entier comme le signe d’une renaissance des nazis en Allemagne. L’AfD ne s’est pas privé de saluer “un résultat fantastique”. Dans une ville “tellement à gauche comme Berlin, notre score supérieur à 10% est un grand succès”, a déclaré l’un de ses présidents Jörg Meuthen.

“Un jour noir”

Comme dans son fief de Mecklembourg-Poméranie occidentale, où la CDU a subi un autre cuisant revers le 4 septembre dernier, la décision d’Angela Merkel d’ouvrir les frontières allemandes à un million de réfugiés depuis un an a dominé la campagne électorale à Berlin.

Le faible score obtenu à Berlin ne fait guère les affaires de la famille CDU, fortement ébranlée déjà par les critiques qui pleuvent sur la chancelière allemande depuis plusieurs mois maintenant.

Le chef de file du parti à Berlin, Frank Henkel, a reconnu un résultat “pas du tout satisfaisant”. Il a parlé d'”un jour noir” pour les partis traditionnels et s’est dit “alarmé” de voir “un quart des électeurs voter pour des partis protestataires”.

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