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Election présidentielle au Nicaragua: “une farce” pour l’opposition

Au Nicaragua, le président sortant, Daniel Ortega, brigue un quatrième mandat, en tandem avec son épouse Rosario Murillo, candidate à la vice-présidence, sous la bannière du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche). KEYSTONE/EPA EFE/JORGE TORRES sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposition au Nicaragua a appelé lundi la population à s’abstenir ou à voter blanc à la prochaine élection présidentielle du 6 novembre. Elle qualifie ce vote de “farce” qui vise à offrir un quatrième mandat à Daniel Ortega.

“Nous proclamons la nullité absolue de cette élection frauduleuse et nous exigeons une vraie élection”, affirme la Coalition nationale pour la démocratie (CND, droite) dans un communiqué lu par l’un de ses dirigeants, Mme Violeta Granera, au cours d’une conférence de presse.

Ce scrutin “ne servira qu’à renforcer une dictature dynastique”, dénonce le texte. “Nous lançons un appel patriotique à chaque citoyen nicaraguayen à rejeter (…) cette farce électorale” en faisant “usage de notre droit à l’abstention” ou à “voter blanc pour exprimer son rejet” du scrutin.

Le chef de l’Etat sortant, Daniel Ortega, brigue un quatrième mandat, en tandem avec son épouse Rosario Murillo, candidate à la vice-présidence, sous la bannière du Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche).

Inquiétudes

L’élection suscite des inquiétudes au Nicaragua et jusqu’à Washington en l’absence d’observateurs internationaux et d’opposition réelle à M. Ortega.

Le 8 juin, la Cour suprême de justice (CSJ) a ainsi interdit au leader d’opposition Eduardo Montealegre de représenter le Parti libéral indépendant (PLI, droite), deuxième force politique à l’élection de 2011.

A sa place, la CSJ a nommé un proche du pouvoir, Pedro Reyes, qui s’est empressé de dissoudre la coalition que le PLI voulait former pour le scrutin de novembre.

Petits partis

A trois mois du scrutin, Daniel Ortega, un ex-guérillero de 70 ans, est le seul candidat ayant des chances de l’emporter. Face à lui, une myriade de petits partis aux représentants quasi-inconnus et qui, réunis, n’obtiendraient que 6% des suffrages, selon les derniers sondages.

Lui-même, déjà président de 1985 à 1990, puis réélu en 2006 et en 2011, est crédité de 57% des intentions de vote.

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