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Elections cruciales pour le président prooccidental en Ukraine

(Keystone-ATS) Les Ukrainiens ont voté dimanche dans des élections locales cruciales pour juger le bilan du président pro-occidental Petro Porochenko. Elles ont été assombries par l’annulation du scrutin à Marioupol, dernière grande ville sous contrôle de Kiev dans l’Est prorusse.

Les bureaux de vote ont fermé à 20H00 heure locale (19H00 heure suisse), mais les premiers résultats n’étaient attendus que pour lundi, plus de 200’000 candidats étant en lice pour les postes de maires et autres élus municipaux et régionaux.

Ce scrutin représente un test pour le président Porochenko. La popularité de ce dernier s’est considérablement effritée après un an et demi de mandat marqué par un sanglant conflit armé dans l’Est où plus de 8000 personnes ont été tuées, l’adoption de mesures d’austérité contestées et le manque de progrès dans la lutte contre la corruption.

Consolider la coalition “pro-ukrainienne”

Une éventuelle percée des prorusses notamment dans les régions clés de l’Est et du Sud risquerait de freiner le rapprochement avec l’Union européenne promu par le chef de l’Etat, voire de raviver, selon certains, des pulsions séparatistes dans ces territoires.

Un résultat défavorable pour les formations pro-occidentales pourrait également davantage affaiblir la fragile coalition pro-occidentale majoritaire au Parlement et entraîner des remaniements au gouvernement, selon des analystes.

Vote annulé à Marioupol

Dès son ouverture, le scrutin a été terni par l’annulation du vote à Marioupol, un port stratégique d’un demi-million d’habitants où les prorusses faisaient course en tête. Les bureaux de vote n’y ont tout simplement pas ouvert, car certains bulletins auraient pu favoriser la fraude, a expliqué la commission électorale.

Ceux-ci avaient été imprimés dans une usine contrôlée par l’oligarque Rinat Akhmetov, ancien financier du président prorusse Viktor Ianoukovitch destitué en février 2014 après trois mois d’une contestation proeuropéenne réprimée dans le sang.

On ignorait qui avait pris l’initiative de ne pas ouvrir les bureaux, mais cette situation illustre les difficultés du pouvoir à contrôler cette ville située entre la frontière russe et la Crimée annexée par le Kremlin en 2014, contre laquelle les séparatistes prorusses avaient déclenché de multiples offensives.

Localités du Donbass exclues du scrutin

Les élections de dimanche n’avaient pas lieu dans les zones rebelles, mais devraient s’y dérouler l’année prochaine dans le cadre du processus de règlement politique du conflit dans l’Est parrainé par l’Allemagne et la France.

Signe de la fragilité de la trêve dans l’Est, Kiev avait également renoncé à l’organisation du scrutin dans 122 localités du Donbass contrôlées par l’armée ukrainienne mais situées sur la ligne du front.

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