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Empoisonnement des Skripal: les effets à long terme inconnus

Sergueï Skripal et sa fille Ioulia ont été retrouvés inconscients sur un banc public à Salisbury (archives). KEYSTONE/EPA/WILL OLIVER sda-ats

(Keystone-ATS) Les médecins, qui ont soigné l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia, victimes d’un empoisonnement dans le sud de l’Angleterre, ont dit ignorer quels en seront les effets à long terme sur leur santé. Ils pensaient même qu’ils ne survivraient pas.

M. Skripal, ancien colonel du renseignement militaire russe, qui a donné aux services britanniques des dizaines d’agents, et sa fille ont été retrouvés inconscients le 4 mars dernier sur un banc publique de la ville de Salisbury.

Les autorités britanniques ont jugé “hautement probable” que la Russie est responsable de l’attaque au gaz innervant, provoquant une crise diplomatique sans précédent depuis la fin de la guerre froide. Au total, plus de 100 diplomates russes ont été expulsés de Grande-Bretagne, des Etats-Unis et d’autres pays occidentaux. Moscou, qui dément toute responsabilité dans l’agression, a répliqué par des expulsions croisées.

“Ils ne survivraient pas”

Se confiant à la BBC, la directrice médicale de l’hôpital de Salisbury a indiqué que le pronostic à long terme était incertain. “La réponse honnête, c’est que nous n’en savons rien”, a répondu Christine Blanshard dans une interview diffusée par la BBC.

Se remémorant l’arrivée de leurs deux patients, les urgentistes de l’hôpital de Salisbury ont souligné qu’ils avaient d’abord pensé qu’ils ne pourraient pas les sauver. “Tout indiquait qu’ils ne survivraient pas”, a dit Stephen Jukes à la BBC.

Dans une interview accordée la semaine dernière à Reuters, Ioulia Skripal, sortie de l’hôpital le 10 avril, six semaines environ avant son père, a souligné que le traitement médical qui a permis son rétablissement avait été “lourd, lent et extrêmement douloureux”. La jeune femme de 33 ans est restée hospitalisée cinq semaines, dont vingt jours dans le coma.

Le personnel médical a également redouté, à la suite de l’hospitalisation d’un policier présentant des symptômes de l’empoisonnement après avoir porté assistance aux Skripal, que bien d’autres victimes affluent. “Nous ne savions alors vraiment pas”, déclare Lorna Wilkinson, une infirmière-chef de l’établissement, dans ce reportage.

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