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En Iran, les réformateurs et les femmes raflent la mise

Le camp des modérés et des réformateurs, proche du président réélu Hassan Rohani, sort grand vainqueur des municipales en Iran (archives). KEYSTONE/EPA/ABEDIN TAHERKENAREH sda-ats

(Keystone-ATS) Le camp des modérés et des réformateurs, proche du président réélu Hassan Rohani, sort grand vainqueur des municipales en Iran. Les électeurs y ont plébiscité un grand nombre de femmes.

En même temps que leur président, les Iraniens ont élu vendredi 126’000 membres des conseils municipaux et locaux sur les 287’000 candidats inscrits.

Les listes Omid (espoir en persan) présentées par la coalition des partis réformateurs et modérés a pris le contrôle de nombreuses villes, dont la capitale Téhéran.

Les deuxième et troisième villes du pays, Machhad (nord-est) et Ispahan (centre), ainsi que Shiraz et Yazd (sud), Karaj (près de Téhéran) et Zahedan (sud-est) sont désormais totalement ou presque totalement contrôlées par les élus réformateurs. Machhad et Ispahan étaient jusque-là contrôlées par les conservateurs, qui géraient aussi Téhéran depuis 14 ans avec le maire Mohammad Bagher Ghalibaf.

A Tabriz (nord-ouest), Qazvin (nord) ou Bandar Abbas, les réformateurs sont majoritaires.

Appels des réformateurs

La raison de cette très large victoire est que la population a répondu aux appels des réformateurs de “voter par liste et cette vague a atteint aujourd’hui les autres villes de province”, a déclaré Ali Tajernia, ancien député réformiste, au journal réformateur Atfab-Yazd.

Comme en 2016, les réformateurs, sous l’impulsion de leur leader incontesté, l’ex-président Mohammad Khatami (1997 – 2005), ont adopté la même tactique de présenter une liste unique pour les municipales. Lors des législatives, elle avait déjà permis aux réformateurs de remporter la totalité des 30 sièges de Téhéran.

Comme il l’a fait pour Rohani, M. Khatami a mis en ligne sur les réseaux sociaux une vidéo appelant les électeurs à voter pour la liste Omid à travers le pays, même si de nombreux candidats, y compris à Téhéran, étaient des inconnus.

“Les gens ont voté et ont fait confiance aux réformateurs. Nous devons maintenant y répondre”, a déclaré Zahra Nejadbahram, une des six élues réformatrices de la capitale iranienne, au quotidien Shargh.

Femmes dans les villes

Contrairement aux autres élections générales, le Conseil des gardiens de la Constitution, contrôlé par les religieux conservateurs, ne supervise pas les élections municipales et locales.

Ce qui permet aux réformateurs, mais aussi aux candidats de la société civile, d’être plus présents, même si la commission parlementaire chargée de superviser les élections locales doit obtenir l’avis des différents organes comme le ministère des Renseignements ou la justice.

Les femmes renforcent aussi leur présence dans des villes comme Téhéran où elles sont désormais six sur 21 élus du conseil.

A Ardébil (nord-ouest), une réformatrice est arrivée en tête des élus de la ville.

Dans la province plutôt rurale et traditionnelle de Sistan-Balouchistan (sud-est), 415 femmes ont été élues au sein des conseils municipaux et des villages contre 185 précédemment, selon l’agence Isna.

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