Enfants volés en Argentine: deux tests désavouent des retrouvailles
(Keystone-ATS) La nouvelle avait fait le tour du monde jeudi: après 39 ans de recherches, une des grands-mères de la Place de mai en Argentine avait retrouvé sa petite-fille. Mais le lendemain, les autorités judiciaires ont écarté tout lien biologique entre les deux femmes.
L’Unité spécialisée dans les cas d’enfants enlevés à leur famille pendant la dictature a annoncé, dans un communiqué, que deux analyses génétiques officielles contredisaient l’identification annoncée jeudi. Maria “Chicha” Mariani, l’une des fondatrices des Grands Mères de la Place de Mai, était censée avoir retrouvé sa petite fille, Clara Anahi.
La Fondation Anahi s’était appuyée sur une analyse génétique privée pour annoncer l’identification de Clara Anahi. Portée disparue le 24 novembre 1976, la jeune femme a été présentée comme le 120e enfant “volé” par la junte pendant la dictature argentine (1976-1983). L’analyse garantissait un taux de compatibilité de 99,9%.
“Après 39 ans d’infatigables recherches, (Maria) Chicha Mariani et sa petite fille Clara Anahi se sont retrouvées”, avait alors écrit la fondation créée en 1989 par Maria Mariani. Un selfie immortalisant ces retrouvailles avait été posté sur les réseaux sociaux sans toutefois en préciser la date.
Adoptés par des dignitaires
Les Grands-mères de la Place de mai, une organisation fondée en 1977, en pleine dictature, s’activent depuis de longues années à rechercher ces petits-enfants portés disparus. Elles estiment que 500 bébés d’opposants politiques, enlevés à leur mère ou nés en captivité, ont ensuite été adoptés par des dignitaires du régime militaire, responsable de la mort ou de la disparition de 30’000 personnes.
En août 2014, la dirigeante historique de cette organisation emblématique en Argentine, Estela Carlotto, avait retrouvé son petit-fils, lui aussi enlevé sous la dictature, après 36 ans de recherches.
