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Enquête publique à Londres sur la mort d’Alexandre Litvinenko

(Keystone-ATS) Neuf ans après la mort d’Alexandre Litvinenko à Londres, une enquête publique sur les circonstances du décès de l’ex-espion du KGB a été officiellement lancée mardi en Grande-Bretagne. Accusé, Moscou a toujours nié toute responsabilité dans la mort de M. Litvinenko et refusé d’extrader les deux suspects.

Sur son lit de mort, Alexandre Litvinenko, victime d’un empoisonnement mortel au polonium-210, un isotope radioactif, retrouvé dans sa tasse de thé, a accusé Vladimir Poutine d’avoir ordonné son assassinat.

Les autorités britanniques estiment disposer d’éléments à charge justifiant l’ouverture de poursuites pour meurtre contre deux autres anciens agents des services secrets russes.

“Les questions qui ont été soulevées par la mort de M. Litvinenko sont de la plus haute importance et ont suscité un intérêt et une inquiétude à l’échelle de la planète”, a déclaré Robert Owen, magistrat et médecin légiste qui préside cette enquête, devant la Haute Cour de Londres.

Une agonie de trois semaines

Pour la police britannique, M. Litvinenko a été empoisonné alors qu’il prenait le thé au bar de l’hôtel Millennium, dans le centre de Londres, en novembre 2006 avec deux anciens espions russes, Andreï Lougovoï et Dmitri Kovtoune. Son agonie a duré trois semaines.

S’adressant aux membres de l’enquête, Robert Owen a qualifié sa mort d'”attaque nucléaire miniature dans les rues de Londres” et d'”assassinat par empoisonnement radioactif soutenu par un Etat”. M. Owen estime que des preuves confidentielles établissent à première vue la culpabilité de l’Etat russe dans la mort de M. Litvinenko.

Accouchement difficile

L’ouverture de l’enquête publique, qui autorise l’examen de documents confidentiels, survient après de longs atermoiements. En 2013, les autorités britanniques l’avaient rejetée, invoquant notamment l’importance des relations bilatérales avec la Russie.

La veuve de M. Litvinenko, Marina, a dit espérer que l’enquête qui s’est ouverte mardi ferait la lumière sur les circonstances de la mort de son mari de même que sur son travail pour le compte du MI6, les services britanniques du renseignement extérieur.

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