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Entre fidélisation et conquête d’électeurs, l’UDC a mieux mobilisé

Le taux de participation a atteint 48,5% lors des dernières fédérales, d'après l'enquête Selects, contre 43,7% en 2011 (photo symbolique). Keystone/GIAN EHRENZELLER sda-ats

(Keystone-ATS) L’UDC a réussi lors des dernières élections fédérales à nettement mieux mobiliser ses électeurs potentiels que tous les autres partis. En commençant par s’assurer la fidélité de 93% des personnes qui avaient déjà voté pour elle en 2011, révèle l’enquête Selects.

A ces voix s’ajoutent celles de nombreux abstentionnistes de 2011, dont 38% ont voté pour l’UDC en 2015, d’après l’étude de la Fondation suisse pour la recherche en sciences sociales (FORS), à Lausanne, publiée lundi. L’UDC a profité du fait que ses sujets-clés – immigration, asile et réfugiés – ont été de loin la principale préoccupation des électeurs pendant les deux derniers mois de la campagne électorale.

Le PLR a lui aussi gagné du terrain, consolidant sa position de premier parti économique. Seuls 10% des électeurs lui préfèrent l’UDC dans ce rôle. En matière de politique européenne, ces derniers accordent également le plus de crédit aux libéraux-radicaux. Le PLR s’est en outre établi comme le parti pour lequel la plupart des électeurs envisagent de voter un jour.

Le PS et les Verts n’ont eux pas tiré profit des fédérales. Tous deux sont confrontés à la polarisation continue de leur électorat à gauche depuis 1995, poursuit l’étude, alors que l’électorat de l’UDC et celui du PLR se positionnent toujours plus à droite que leur parti. Pour le PS et les Verts, la perte d’influence au centre et le manque d’électeurs de gauche limitent le potentiel de croissance.

Le PDC a aussi ses difficultés: son électorat majoritairement traditionnel ne cesse de diminuer. Quant au Parti vert’libéral (PVL), il n’a recueilli en 2015 que la moitié environ des suffrages qui s’étaient portés sur lui en 2011, ses électeurs ayant voté soit à gauche (PS et Verts), soit à droite (en privilégiant le PLR). Les fondations de ce jeune parti demeurent instables, comme celles du PBD, conclut l’étude.

Une participation stable

L’enquête Selects, qui se penche depuis 1995 tous les quatre ans sur le comportement de vote durant les élections fédérales, a aussi évalué le taux de participation. Celui-ci est resté plutôt stable par rapport à 2011. Il a atteint 48,5%, contre 43,7% alors. D’après ses propres décomptes, l’ats avait calculé à la mi-octobre 2015 un taux un peu en dessous de la barre des 50%.

L’étude note une différence significative de participation entre les sexes, comme en 2011. Lors des dernières élections, 53% des hommes ont voté, contre 46% des femmes. La participation évolue également selon l’âge: celle des jeunes entre 18 et 24 ans, si elle n’avait cessé de progresser depuis 1999, a stagné en 2015, mais une tendance à la hausse est apparue pour les personnes entre 25 et 34 ans.

L’étude Selects 2015 s’appuie sur plusieurs modèles. Une enquête a été réalisée auprès de 5337 électeurs interrogés par téléphone ou via internet durant les six semaines qui ont suivi le scrutin de l’automne dernier. Par le moyen d’un instrument incluant notamment une enquête panel, des répondants ont aussi été interrogés en ligne à quatre reprises durant les élections.

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