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Environ 50 soldats tués ou blessés dans des attaques dans le Sinaï

Une cinquantaine de soldats égyptiens ont été victimes d'attentats à la voiture piégée dans le Sinaï. Vingt-six d'entre eux ont été tués ou blessés. Les affrontements ont eu lieu avec des combattants extrémistes dans la région, où sévit la branche égyptienne du groupe EI. KEYSTONE/AP Islamic State Group in Sinai/UNCREDITED sda-ats

(Keystone-ATS) Vingt-trois militaires égyptiens, dont un colonel, ont été tués et 26 autres blessés vendredi dans une vague d’attaques contre plusieurs barrages dans le nord du Sinaï. L’armée a riposté à ces attaques “terroristes” et affirme avoir tué 40 des assaillants.

Deux véhicules piégés ont explosé au passage de deux points de contrôle sur une route à la sortie de Rafah. Des ambulances ont été dépêchées sur les lieux. L’armée avait avancé dans un premier temps un bilan de 26 morts et blessés parmi les soldats.

Les affrontements ont eu lieu avec des combattants extrémistes dans la région où sévit la branche égyptienne du groupe Etat islamique (EI). Le double attentat n’a pas encore été revendiqué.

Militaires et policiers visés

Depuis que l’armée a destitué en 2013 le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, des groupes extrémistes, notamment “Province du Sinaï” qui a prêté allégeance à l’EI, ont multiplié les attentats visant les militaires et les policiers. Des centaines d’entre eux ont été tués principalement dans la péninsule du Sinaï.

“Province du Sinaï” a également revendiqué un attentat à la bombe ayant coûté la vie, le 31 octobre 2015, aux 224 occupants d’un avion transportant des touristes russes après son décollage de Charm el-Cheikh, station balnéaire située dans le sud du Sinaï.

Mesures de sécurité

Mais contrairement aux djihadistes en Irak et en Syrie, la branche égyptienne de l’EI a échoué à s’emparer de territoires habités. En juillet 2015, un assaut lancé pour occuper la petite ville de Cheikh Zouweid avait été repoussé par l’armée.

Les militaires égyptiens rasent souvent des habitations à la frontière avec la bande de Gaza pour créer une zone-tampon et détruire les tunnels clandestins tandis que des points de contrôle parsèment les routes reliant la péninsule au reste de l’Egypte.

Ces mesures de sécurité n’ont toutefois pas empêché l’EI de commettre des attentats meurtriers ailleurs dans le pays, notamment contre les Coptes. Le groupe djihadiste a menacé cette communauté chrétienne d’autres attaques.

Etats d’urgence

La communauté copte, la plus importante et l’une des plus anciennes du Moyen-Orient, représente environ 10% des quelque 90 millions d’Egyptiens. L’EI a revendiqué des attentats suicide contre deux églises coptes au nord du Caire (45 morts) début avril et une autre attaque suicide contre une église au coeur de la capitale (29 morts) en décembre 2016.

Après la double attaque d’avril, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a déclaré l’état d’urgence pour trois mois -prolongé en juin- et accusé les djihadistes de vouloir semer la division dans le pays en s’en prenant aux minorités.

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