Des perspectives suisses en 10 langues

Erdogan menace de dire “au revoir” à l’Union européenne

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a été accueilli en grande pompe au siège de l'AKP, dont il devrait reprendre la présidence le 21 mai. KEYSTONE/AP/BURHAN OZBILICI sda-ats

(Keystone-ATS) La Turquie dira “au revoir” à l’UE si Bruxelles n’ouvre pas de nouveaux chapitres de négociations pour l’adhésion d’Ankara, a dit Recep Tayyip Erdogan mardi. Le président turc avait réintégré un peu plus tôt son Parti de la Justice et du Développement (AKP).

“Vous n’avez d’autre choix que d’ouvrir les chapitres que vous n’avez pas ouverts”, a lancé M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. “Si vous les ouvrez, très bien. Dans le cas contraire, au revoir.”

Plus tôt dans la journée, M. Erdogan a signé un document officialisant son retour dans le parti islamo-conservateur au pouvoir lors d’une cérémonie au siège de l’AKP. “Bienvenue. Vous nous avez honorés”, a lancé après la signature du document le Premier ministre Binali Yildirim à M. Erdogan.

Retour à la tête de l’AKP

M. Erdogan avait officiellement coupé ses liens avec son parti lorsqu’il a été élu président en 2014. La révision constitutionnelle adoptée le 16 avril autorise désormais le président à réintégrer un parti politique. Auparavant, le chef de l’Etat avait obligation de rester neutre. Cette mesure est la première du texte à être appliquée, la plupart de ses dispositions entrant en vigueur en 2019.

Une fois redevenu membre de l’AKP, qu’il a cofondé en 2001, M. Erdogan doit en briguer la présidence lors d’un congrès extraordinaire le 21 mai. Il remplacera M. Yildirim qui dirige le parti depuis 2016.

Même s’il n’en était plus membre depuis son élection à la présidence, M. Erdogan a dans les faits continué, dans une certaine mesure, de tenir les rênes de l’AKP, un parti qui domine le paysage politique turc depuis 15 ans.

CEDH, dernier recours

Le référendum sur la révision constitutionnelle renforçant les prérogatives du président a été remporté par le camp du oui à 51,41%. L’opposition conteste ce résultat, dénonçant notamment la décision par le Haut-Conseil électoral (YSK), le jour du scrutin, de compter comme valides les bulletins de vote non marqués du sceau officiel.

Ses recours ayant été rejetés à la fois par l’YSK et le Conseil d’Etat, le principal parti d’opposition (CHP, social-démocrate) a annoncé la semaine dernière vouloir saisir la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision