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Espagne: deux ex-poids lourds socialistes inculpés de prévarication

José Antonio Griñan a dirigé l'Andalousie de 2009 à 2013 (archives). Keystone/EPA/EDUARDO ABAD sda-ats

(Keystone-ATS) Deux anciens poids lourds du Parti socialiste espagnol ont été inculpés de prévarication mercredi dans une vaste affaire de malversation de fonds publics, à moins d’un mois des élections législatives. Plus de 850 millions d’euros ont été détournés.

Les deux responsables inculpés sont Manuel Chaves, qui a dirigé l’Andalousie, le fief des socialistes, entre 1990 et 2009, et son successeur jusqu’en 2013 José Antonio Griñan. Ils sont mis en cause en tant que responsables d’un système opaque et arbitraire d’attribution de subventions, baptisé “le scandale des plans sociaux”.

Les fonds publics auraient essentiellement dû être versés à des entreprises ou personnes affectées par un plan social. Mais ils étaient répartis “de façon totalement discrétionnaire ou arbitraire sans justification des motifs d’attribution et sans contrôle”, a expliqué le tribunal de Séville, dans un communiqué.

“Ils savaient”

M. Chaves et sept autres personnes sont poursuivis pour prévarication. M. Griñan et 17 personnes le sont également pour malversation de fonds publics. Tous “connaissaient le caractère illicite du système qu’ils instauraient”, a estimé le juge.

Un juge d’instruction avait déjà sollicité leur mise en examen en septembre 2013. Mais les deux responsables, élus au parlement régional puis au Sénat, étaient alors couverts par une immunité parlementaire. Le PSOE a présidé sans interruption depuis 1978 cette région méridionale de 8,4 millions d’habitants.

“Nous sommes absolument convaincus de leur innocence (…) Manuel Chaves comme ‘Pepe’ Griñan, n’ont pas pris un euro”, a affirmé Antonio Hernando, porte-parole du comité de campagne socialiste pour les législatives.

Image ternie

Les conservateurs du Parti populaire (PP) au pouvoir depuis 2011 et les socialistes, à l’image ternie par de nombreux scandales de corruption, sont concurrencés depuis 2014 par les jeunes partis Podemos (gauche radicale) et Ciudadanos (centre libéral).

Mais à l’issue des législatives du 20 décembre, ces quatre partis ne sont pas parvenus à s’entendre pour former un gouvernement, et de nouvelles élections auront lieu le 26 juin.

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