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Espionnage: Cassis rencontrera Lavrov mercredi à Genève

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis pourra discuter plus longuement qu'il y a deux mois avec son homologue russe Sergueï Lavrov (archives). KEYSTONE/PETER SCHNEIDER sda-ats

(Keystone-ATS) Le conseiller fédéral Ignazio Cassis va retrouver son homologue russe Sergueï Lavrov la semaine prochaine à Genève sur fond d’affaire d’espionnage. Ils discuteront mercredi en marge de la conférence ministérielle sur l’Afghanistan.

Les deux hommes se verront lors d’un déjeuner de travail, a dit jeudi le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). En septembre, ils s’étaient réunis pendant l’Assemblée générale de l’ONU, sans avancée sur l’affaire d’espionnage qui bousculait les relations entre leurs Etats. Le Tessinois avait invité Sergueï Lavrov en Suisse, mais le chef de la diplomatie russe souhaitait attendre que le climat se calme à nouveau.

Environ deux mois plus tard, la conférence ministérielle sur l’Afghanistan offrira une possibilité à ces deux responsables de se voir plus longuement. Selon des sources convergentes, l’objectif est “de mieux se connaître et d’approfondir une relation personnelle”. Le chef du DFAE et M. Lavrov doivent discuter de relations bilatérales et multilatérales et des questions internationales.

Le Conseil fédéral a autorisé en octobre dernier le Ministère public de la Confédération (MPC) à ouvrir une procédure pénale contre deux ressortissants russes soupçonnés de service de renseignements politique. Selon toute vraisemblance, cette situation est liée à deux hommes qui voulaient espionner le Laboratoire de Spiez (BE).

En mars 2017, le MPC a déjà ouvert une enquête contre deux présumés espions russes. Ils étaient suspectés d’avoir mené une cyberattaque contre l’Agence mondiale antidopage, dont le siège européen est à Lausanne.

Ambassadeurs convoqués

Tout laisse à penser que ces hommes sont les mêmes que ceux qui ont été arrêtés il y a plusieurs mois au Pays-Bas et renvoyés dans leur pays. Ils étaient alors en route pour le Laboratoire de Spiez. Cette institution spécialisée dans les menaces chimiques a notamment participé aux investigations sur l’empoisonnement de Sergueï Skripal en Angleterre. L’arrestation avait permis de prévenir toute action illégale contre une infrastructure suisse critique, avait dit le Service de renseignement de la Confédération (SRC).

Dans la foulée, le DFAE avait convoqué l’ambassadeur de Russie pour protester contre cette “tentative d’attaque” et exigé de Moscou “de mettre fin immédiatement à ses activités d’espionnage sur notre territoire”. Berne a aussi renforcé les contrôles lors des accréditations de diplomates. Quelques jours plus tard, la Russie avait convoqué les ambassadeurs suisse et néerlandais pour dénoncer des “accusations infondées”.

Mercredi à Genève, les représentants de plus de 70 pays sont attendus pour le segment ministériel de la conférence sur l’Afghanistan. M. Cassis doit ouvrir cette réunion avec le chef de la diplomatie afghane Salahuddin Rabbani, avant un discours du président afghan Ashraf Ghani.

L’objectif n’est pas de rassembler des fonds, mais d’évaluer comment les engagements pris il y a deux ans à Bruxelles ont été appliqués et de renforcer l’action de la communauté internationale.

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