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Etat d’urgence en Egypte qui enterre les victimes des attentats

Des centaines de chrétiens égyptiens participaient lundi aux funérailles douloureuses de leurs "martyrs", au lendemain des attentats contre deux églises coptes qui ont fait 45 morts. KEYSTONE/AP/SAMER ABDALLAH sda-ats

(Keystone-ATS) Des centaines de chrétiens égyptiens participaient lundi aux funérailles douloureuses de leurs “martyrs”, au lendemain des attentats contre deux églises coptes qui ont fait 45 morts. Et au moment où l’Egypte s’apprête à vivre de nouveau dans l’état d’urgence.

Le groupe djihadiste Etat islamique (EI), qui avait récemment menacé de multiplier les attaques contre la communauté chrétienne en Egypte, a revendiqué les attaques ayant visé dimanche en pleines célébrations des Rameaux deux églises à Alexandrie et à Tanta, dans le nord du pays.

Ces violences interviennent à quelques semaines seulement de la visite du pape catholique François. Il a décidé de maintenir son déplacement au Caire les 28 et 29 avril, a indiqué lundi un haut responsable du Vatican.

Dans le monastère de Mar Mina, à l’ouest d’Alexandrie, l’église était pleine à craquer de fidèles venus présenter leurs derniers hommages aux membres de leur communauté.

Manque de sécurité

La veille, 17 Coptes avaient été tués lorsqu’un kamikaze avait fait détonner sa ceinture explosive à l’entrée de l’église Saint-Marc d’Alexandrie. Les corps des victimes, placés dans des cercueils en bois recouverts d’une croix dorée, ont été déposés près de l’autel, sous les applaudissements des fidèles saluant leurs “martyrs”.

Au moment de l’enterrement, la foule en colère a dénoncé les manquements des forces de sécurité, réclamant la démission du ministre de l’Intérieur, en scandant “Dégage, dégage (Magdy) Abdel Ghaffar”.

Une autre attaque avait visé dimanche matin l’église Mar Girgis (Saint-George) de Tanta, dans le delta du Nil, à une centaine de km du Caire. L’explosion d’une bombe en pleine messe a fait 28 morts et 78 blessés.

Etat d’urgence

Au Caire, le gouvernement a annoncé que l’état d’urgence devait entrer en vigueur lundi à 13h00 heure locale. Il n’était toutefois pas possible dans l’immédiat de savoir s’il était véritablement appliqué.

En effet, selon la Constitution, le président Abdel Fattah Al-Sissi doit impérativement obtenir l’approbation du Parlement sous un délai de sept jours sur l’état d’urgence. Une formalité, puisque la majorité des députés est acquise au président.

L’état d’urgence, d’une durée de trois mois, élargit les pouvoirs policiers en matière d’arrestation et de surveillance.

Après avoir ordonné dimanche soir à l’armée de se déployer pour protéger les “infrastructures vitales” du pays, le chef de l’Etat a réclamé des mesures “pour assurer une protection totale des frontières”.

“La majorité du Parlement devrait approuver l’état d’urgence”, car “la situation l’exige pour rétablir une sécurité totale”, a estimé le député Yehia Kedouani, membre de la commission de Défense et de sécurité nationale.

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