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Eurovision: Russie favorite, record de téléspectateurs en vue

C'est la Belgique qui a ouvert la retransmission, avec "What's the Pressure" de Laura Tesoro. KEYSTONE/EPA TT NEWS AGENCY/MAJA SUSLIN sda-ats

(Keystone-ATS) La Russie était favorite de la finale de l’Eurovision samedi soir à Stockholm. Celle-ci devrait être l’édition la plus regardée depuis sa création, avec Justin Timberlake en vedette américaine.

“Bienvenue à la plus grande compétition de chanson du monde!”, a lancé la présentatrice Petra Mede, dans une chaude ambiance.

“L’Europe traverse une période sombre de nouveau. Cela montre combien ce concours est important”, a déclaré son comparse Måns Zelmerlöw, rappelant sa création qui remonte à la Guerre froide, en 1956.

Kitsch, strass et paillettes, airs entêtants et performances parfois étranges, débauche de moyens techniques, et l’expérience de la chaîne suédoise SVT qui a déjà accueilli la finale 2013: tous les ingrédients étaient là. C’est la Belgique qui a ouvert la retransmission, avec “What’s the Pressure” de Laura Tesoro.

Retransmise en direct aux USA

L’Eurovision frappe fort cette année avec sa première retransmission en direct aux États-Unis, sur une chaîne homosexuelle du câble, Logo. Le record de 197 millions de téléspectateurs de l’an dernier a donc toutes les chances d’être battu.

Les fans verront Justin Timberlake chanter pour la première fois sa nouvelle chanson “Can’t Stop the Feeling”, un air euphorique qui aurait eu toutes ses chances au concours.

Russe favori

Mais parmi les 26 finalistes, 25 Européens et une Australienne, les parieurs misent sur une star venue du froid: le Russe Sergueï Lazarev, populaire dans son pays et dans beaucoup d’autres à l’Est, après une carrière déjà bien remplie de chanteur, acteur et présentateur télé.

Le jeune homme de 33 ans qui s’est souvent exprimé contre l’homophobie en Russie a tout ce qu’il faut pour inscrire son nom au palmarès: une chanson pleine d’énergie (“You Are the Only One”), un numéro impressionnant visuellement, et de l’aisance en anglais.

Ses grands rivaux seront l’Australie, la France et… l’Ukraine, qui a pris un parti résolument politique.

Le pays sera représenté par Jamala, Tatare de Crimée de 32 ans, qui évoque avec le titre “1944” la déportation par Staline de son peuple, dont sa bisaïeule. Elle chantera en anglais, et en tatare parce que “c’est dans mon sang”, dit-elle.

Australie ambitieuse

Pour sa deuxième participation, l’Australie arrive pleine d’ambition, avec Dami Im, née en Corée du Sud il y a 27 ans. Si son “Sound of Silence” l’emportait, la famille Eurovision irait peut-être faire la fête aux antipodes en 2017. Mais il faudrait changer le règlement pour le permettre.

La France, qui n’a plus gagné depuis une éternité, a dopé ses chances en sélectionnant un artiste qui a fait ses preuves à la télé: Amir, 31 ans, qui a à son actif deux émissions, la version israélienne de Nouvelle Star et The Voice en France.

Suspense garanti

Les habitués des télé-crochets ne seront plus dépaysés face à la traditionnelle litanie des “12 points” qui, généralement, permettait de connaître le vainqueur avant que les derniers jurys nationaux ne se soient prononcés.

Voilà qui n’était “pas de la bonne télévision”, ont admis les organisateurs. L’Eurovision offrira cette année pour la première fois un final à suspense.

D’abord, les jurys professionnels égrèneront leur verdict, dégageant une première tendance. Mais ce sera le vote des téléspectateurs qui désignera le vainqueur en toute fin de retransmission, peu avant 23h30.

Une certitude, il ou elle ne sera pas suisse. La candidate helvétique, Rykka, a en effet été éliminée jeudi lors de la seconde demi-finale.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

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