Eveline Widmer-Schlumpf reçoit les finances et un cochon

(Keystone-ATS) Berne – Un cochon tirelire pour porter chance à Eveline Widmer-Schlumpf au Département fédéral des finances. C’est en tout le cas le voeu qu’a formé Hans-Rudolf Merz en lui remettant ce porte-bonheur et les clefs de son ministère jeudi après-midi.
“Pour les bons et pour les mauvais jours”, annonce la grande bête en porcelaine blanc cassé. La fente de la tirelire symbolise l’obligation faite à la nouvelle cheffe des finances fédérales de bien gérer les deniers de l’Etat, a expliqué le démissionnaire. En la matière, les compétences de l’ancienne directrice des finances grisonnes ne sont toutefois plus à démontrer.
Le cochon doit aussi lui porter chance. Car pour réussir, il en faut parfois un peu, a relevé le libéral-radical avant de constater que lui-même avait eu “de la chance et de la malchance”. Plus légèrement, Hans-Rudolf Merz n’a pu s’empêcher un gag: remettre à sa remplaçante un ordre du jour de la prochaine séance du Conseil fédéral.
Très émuIl était pourtant visiblement très ému et a évoqué à plusieurs reprises sa difficulté personnelle à abandonner son département. Lui répondant que cela fait partie de la vie, Eveline Widmer-Schlumpf lui a souhaité de profiter pleinement de sa retraite.
Elle a aussi assuré qu’elle ferait tout son possible pour continuer le bon travail accompli au sein du Département des finances. Saluant les treize responsables d’unités venus l’accueillir, la nouvelle cheffe leur a néanmoins annoncé la couleur: “j’apporte mes idées et mon expérience de vie, je ne peux pas vous promettre que tout continuera comme avant”.
Et de souligner l’importance d’un regard critique et la nécessité d’avoir parfois des dissonances avant de trouver l’harmonie. Le passage de témoin ne s’en est pas moins déroulé dans une atmosphère nettement plus chaleureuse qu’au Département fédéral de justice et police.