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Exemption de visas: la Turquie doit répondre aux conditions de l’UE

Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a rappelé les conditions que la Turquie doit remplir dans le cadre de l'exemption des visas (archives). KEYSTONE/EPA/SERGEI CHIRIKOV sda-ats

(Keystone-ATS) La Turquie devra répondre aux conditions posées par l’Union européenne (UE) pour qu’entre en vigueur l’exemption de visas pour ses ressortissants, a déclaré lundi Jean-Marc Ayrault. Recep Tayyip Erdogan, lui, refuse toujours d’assouplir sa loi anti-terroriste.

“Tant que la Turquie n’aura pas rempli toutes ces conditions cela ne pourra pas se faire”, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères à la radio RTL. “Il y a 72 critères exigés” pour que soient supprimés les visas pour les Turcs”, a-t-il rappelé. “Il en reste plusieurs à satisfaire, dont l’Etat de droit, que la Turquie doit respecter”, a ajouté M. Ayrault.

“La Turquie est un partenaire, pas facile (de l’UE), qui est confronté à un problème incroyable, l’accueil des réfugiés syriens. L’accord sur les migrants, négocié (entre Ankara et l’UE), est positif, le flux des réfugiés a diminué. Et en même temps il y a des problèmes politiques”, a poursuivi M. Ayrault. “On attend des réponses aux questions qui sont posées”, a-t-il répété.

La Commission européenne a donné la semaine dernière son feu vert à la mesure d’exemption des visas d’ici fin juin. Il s’agit d’une contrepartie de l’accord sur les migrants, à condition qu’Ankara remplisse dans les délais tous les critères.

Tensions récurrentes

Mais le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est vivement opposé à certaines conditions réclamées par Bruxelles. Le chef de l’Etat turc a déclaré entre autres qu’il n’était pas question que son pays modifie sa législation dans le domaine du terrorisme comme le réclame l’UE.

“Quand la Turquie est attaquée par des organisations terroristes et les pouvoirs qui les soutiennent directement ou indirectement, l’UE nous demande de changer la loi sur le terrorisme”, a dit le président Erdogan lors d’un discours à Istanbul, vendredi.

“Ils disent: ‘Je vais abolir les visas et c’est la condition.’ Je suis désolé, nous faisons à notre manière et vous à la vôtre. Mettez-vous d’accord avec qui vous pouvez”, a poursuivi le dirigeant turc. Les tensions sont récurrentes entre l’UE et le président turc, accusé par ses détracteurs de dérive autoritaire.

La Turquie a fait de la suppression des visas pour ses ressortissants une condition indispensable pour continuer d’appliquer l’accord controversé sur les migrants, en vertu duquel elle a notamment accepté le retour sur son sol de tous les migrants entrés illégalement en Grèce depuis le 20 mars.

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