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Expertise médicale demandée pour Tariq Ramadan

Incarcéré depuis le 2 février, Tariq Ramadan est accusé en France de viol par deux femmes (archives). KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) La cour d’appel de Paris a ordonné une expertise sur l’état de santé de Tariq Ramadan, écroué et inculpé pour viols, avant de statuer sur sa remise en liberté, a-t-on appris jeudi de sources concordantes. L’islamologue suisse conteste son placement en détention.

L’examen de son recours, qui devait se tenir jeudi après-midi, a été renvoyé au 22 février. Dans l’attente, il restera en prison.

Le théologien suisse, mis en examen pour viol et viol sur personne vulnérable s’est rendu à la Cour d’appel en ambulance. Il souffre notamment de sclérose en plaques. Il avait fait appel de son placement en détention, que le juge de la détention et des peines n’avait pas jugé incompatible avec son état de santé.

Incarcéré depuis le 2 février, M. Ramadan est accusé en France de viol par deux femmes, l’une convertie à l’islam, l’autre ancienne salafiste. Des accusations rejetées par Tariq Ramadan, qui a demandé à la ministre de la Justice Nicole Belloubet, par l’intermédiaire de ses avocats, de saisir l’Inspection générale de la justice (IGJ).

Fin de non-recevoir

Selon des informations publiées dans la presse mais que le ministère de la Justice refuse de confirmer, l’islamologue et ses avocats se plaignent de dysfonctionnements dans l’enquête préliminaire, notamment du versement tardif au dossier d’une pièce qu’ils jugent à décharge.

Selon une source familière du dossier, cette pièce fait état d’une réservation pour un vol correspondant aux heures où il est censé avoir agressé sexuellement une des deux plaignantes, dans un hôtel de Lyon, en 2009. Le ministère de la Justice a cependant opposé mercredi une fin de non-recevoir à cette demande de saisine.

“A ce stade, les critères de la saisine de l’IGJ ne sont pas réunis”, explique-t-on au ministère. “L’information judiciaire est en cours et vise à rassembler les éléments à charge et à décharge. Il revient aux juges d’instruction (…) de vérifier tous les éléments.”

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