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Explosifs lancés dans la foule d’un marché en Chine

(Keystone-ATS) Au moins 31 personnes ont été tuées dans un attentat perpétré jeudi à Urumqi, la capitale de la région musulmane chinoise du Xinjiang, ont rapporté les autorités. L’attentat a fait plus de 90 blessés, selon le site d’informations Tianshan, contrôlé par le gouvernement du Xinjiang.

Deux véhicules tout-terrain ont foncé sur le site d’un marché en plein air, l’un explosant au milieu de la foule, ont relaté les médias d’Etat. Comme les autorités, ils évoquent un “acte terroriste” au coeur de cette région dont une partie de la population rejette la tutelle de Pékin.

Le président chinois Xi Jinping a exigé que cette attaque reçoive une réponse rapide et ferme de la part des forces de sécurité, a rapporté l’agence de presse officielle Chine nouvelle.

Maché bondé

L’heure matinale où s’est produit l’attentat est également un des moments de la journée où les marchés chinois de primeurs et de viandes sont les plus fréquentés.

“Tous les blessés” ont été évacués vers des structures hospitalières, a précisé Tianshan, un portail d’informations sur Internet émanant du gouvernement régional du Xinjiang.

L’attentat intervient au lendemain de l’annonce que 39 personnes interpellées au Xinjiang sous l’accusation d’avoir diffusé des “vidéos terroristes” ont écopé de lourdes peines d’emprisonnement, allant jusqu’à quinze ans d’incarcération.

Riche en ressources minières, le Xinjiang est une vaste région désertique aux confins de l’Asie centrale, dont les Ouïghours, musulmans turcophones, constituent la principale ethnie.

Violence en nette hausse

Les violences y sont en nette recrudescence depuis plus d’un an. Elles sont attribuées par Pékin à des “terroristes” ouïghours, séparatistes et fondamentalistes musulmans.

Alors que les Han, Chinois “de souche”, ont afflué par millions ces dernières décennies dans la région, les Ouïghours se disent pour harcelés par les autorités, oubliés par l’essor économique, et victimes d’une sévère politique répressive à l’encontre de leur religion et de leur culture.

Le 30 avril, au dernier jour d’une visite du président chinois Xi Jinping au Xinjiang, des assaillants armés de couteaux et d’explosifs avaient lancé une attaque à la gare d’Urumqi, tuant une personne et en blessant 79. Deux des assaillants étaient morts en se faisant sauter à l’explosif.

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