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Exportations d’armes: la Suisse peut livrer aux Emirats arabes unis

(Keystone-ATS) La Suisse pourra à nouveau livrer des armes aux Emirats arabes unis. Le blocage des autorisations déjà octroyées a été levé après que les deux pays se sont entendus pour créer une commission d’enquête commune sur les grenades à main qui auraient fini en Syrie.

Les entreprises frappées par le blocage, dont Pilatus, peuvent donc à nouveau remplir leurs obligations contractuelles et ne risquent aucune peine conventionnelle. Les demandes en cours restent en revanche suspendues. Des mesures définitives ne pourront être prises que lorsque les faits seront suffisamment éclaircis, a indiqué vendredi le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO).

La polémique s’est enflammée après la publication par l’hebdomadaire “Sonntagszeitung” d’une photo d’une grenade à main qui proviendrait d’une livraison de l’entreprise d’armement RUAG à Abou Dhabi. Le cliché ne permet pas de déterminer où l’arme a été découverte mais le journal évoque la localité syrienne de Marea.

Selon les premières conclusions, les grenades figurant sur les photos comptaient parmi celles livrées en 2003. A l’époque, 225’162 de ces engins avaient été vendus à l’armée émiratie, dont le commandement avait toutefois signé une déclaration de non-réexportation.

Syrie plus livrée depuis 1998

Ce qui a irrité la commission de politique extérieure du National, qui veut savoir pourquoi un tel engagement n’a de nouveau pas été respecté. Elle a demandé à la commission de gestion de clarifier les responsabilités, puisque la Suisse a en principe cessé les livraisons d’armes à la Syrie depuis avril 1998.

De son côté, le SECO affirme prendre très au sérieux l’affaire, de conserve avec les autorités émiraties. Berne et Abu Dhabi ont décidé d’instaurer une commission d’enquête commune qui doit notamment déterminer si les grenades livrées en 2003 ont été réexportées.

Avec cette mesure, le blocage instauré début juillet n’a plus lieu d’être, estime la Suisse. Cette mesure provisoire devait permettre de lancer l’enquête nécessaire “avec la diligence requise et sans urgence”.

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