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Extraordinaire Roger Federer

(Keystone-ATS) Roger Federer est devenu dimanche à Melbourne l’homme aux vingt titres du Grand Chelem. Son sixième sacre à l’Open d’Australie le propulse dans une nouvelle dimension.

Roger Federer a conservé la couronne remportée l’an dernier devant Rafael Nadal à la faveur de son succès 6-2 6-7 (5/7) 6-3 3-6 6-1 devant Marin Cilic dans une rencontre disputée en indoor en raison de la chaleur et de l’humidité sur Melbourne qui ont amené les organisateurs à fermer le toit. Après avoir su, d’une manière presque clinique, merveilleusement exploiter la fébrilité de son adversaire en début de match, Roger Federer s’est offert une belle frayeur. Jamais, en effet, le Croate n’aurait dû l’entraîner dans une cinquième manche. Mené deux sets à un, Marin Cilic a dû sauver une balle de double break à 2-0 30-40 dans la quatrième manche, une balle qui avait vraiment le poids d’une balle de match.

Le débat est clos

A 36 ans et demi, Roger Federer a, comme on pouvait l’espérer, écrit une nouvelle page à sa légende. Avec cette vingtième victoire, il présente la particularité d’avoir remporté à lui seul… 10 % des titres du Grand Chelem attribués depuis le début de l’ère Open en 1968. On voit mal désormais comment ce record de vingt titres, dont la première “pierre” avait été apportée il y a bientôt 15 ans à Wimbledon, pourrait être battu un jour. Entretenu par les férus de statistiques qui insistent sur l’absence dans son palmarès d’une médaille d’or en simple aux Jeux olympiques, le débat est désormais clos: Roger Federer est bien le meilleur joueur de tous les temps.

Ce succès à Melbourne devrait lui permettre de retrouver très vite la place de no 1 mondial que détient Rafael Nadal, contraint à l’abandon en quart de finale devant Marin Cilic lors de cet Open d’Australie. Lundi, Roger Federer n’accusera plus que 150 points de retard sur le Majorquin qui doit en remettre 300 en jeu à la fin février à Acapulco. Nadal sera-t-il en mesure de jouer au Mexique ? Ou Roger Federer ne sera-t-il pas tenté de demander une wild card pour l’ATP 500 de Rotterdam qui débutera e 12 février ? Ne trouvera-t-il pas plus “glamour” de gagner sur le court les points qui lui permettront de s’asseoir à nouveau sur un trône qu’il avait abandonné le 5 novembre 2012 ?

Un quatrième set “invraisemblable”

Six mois après une finale de Wimbledon qui avait tourné à l’exécution, Marin Cilic a eu le mérite de pousser Roger Federer dans ses derniers retranchements. Le Croate a offert la réplique espérée pour que cette finale soit belle. Après avoir égalisé à une manche partout grâce à deux fulgurances en coup droit dans le tie-break, Marin Cilic semblait même le plus percutant dans l’échange. Mais à 3-2, il “bâclait” complètement un jeu de service pour permettre à son adversaire de prendre à nouveau le large et de mener quelques instants plus tard deux manches à une. Le Bâlois croyait enfoncer le clou avec un break d’entrée de jeu au quatrième set. Seulement à 3-2, c’est lui qui passait cette fois complètement à côté de son jeu de service qu’il perdait d’ailleurs “blanc”. Et à 4-3, Marin Cilic signait le break sur un coup droit qui laissait Roger Federer à trois mètres de la balle pour s’offrir un cinquième set.

Alors qu’il semblait au bord de la rupture sur le plan physique et qu’il a dû sauver deux balles de break d’entrée de jeu, ce cinquième set s’est déroulé sans accroc pour Roger Federer. Il signait le break au deuxième jeu pour prendre un avantage qu’a pu, cette fois, gérer tranquillement jusqu’à son terme, cette première balle de match gagnée après 3h03′ de jeu. Sa trentième finale dans un tournoi du Grand Chelem fut la huitième qui est allée à la limite des cinq sets. Et pour la quatrième fois, Roger Federer a connu l’ivresse de gagner une finale d’un tournoi majeur au cinquième set.

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