Des perspectives suisses en 10 langues

Federer s’offre un 8e titre à Wimbledon

(Keystone-ATS) Roger Federer n’en finit pas d’écrire sa légende. Le Bâlois s’est imposé 6-3 6-1 6-4 face à un Marin Cilic diminué en finale à Wimbledon pour cueillir son 19e titre du Grand Chelem.

Le Bâlois, qui fêtera ses 36 ans le 8 août, s’impose pour la huitième fois sur le gazon de Church Road après 2003, 2004, 2005, 2006, 2007, 2009 et 2012. Sacré pour la première fois à Londres sans avoir perdu le moindre set, il est le deuxième joueur de l’ère Open à s’adjuger au moins huit fois le même tournoi majeur après Rafael Nadal, qui a triomphé pour la 10e fois à Roland-Garros le mois dernier.

Joueur le plus âgé à conquérir le titre à Wimbledon au cours de l’ère Open (1968), Roger Federer a survolé les débats pour sa 11e finale sur l’herbe londonienne. Maric Cilic a fait illusion en tout début de match, se procurant même la première balle de break enregistrée au cours de cette partie, dans le quatrième jeu. Gêné par de grosses ampoules au pied gauche, le vainqueur de l’US Open 2014 a cependant très rapidement “surjoué”, accumulant les fautes directes (23 au total, contre 8 pour Roger Federer).

Lâché par son service (49 % de premières balles passées seulement dans le set initial), Marin Cilic a fait appel une première fois au kiné alors que le tableau d’affiche indiquait 6-3 3-0 en sa défaveur, sans toutefois se faire soigner. En larmes sur sa chaise à ce changement de côté, le géant Croate (1m98) était quasi inoffensif à la reprise et concédait un quatrième break dans cette partie pour se retrouver dos au mur à 6-3 6-1 et après seulement 61′ de jeu.

Marin Cilic, dont les déboires n’enlèvent rien aux mérites de Roger Federer, se faisait finalement soigner à l’issue du deuxième set. Sa résistance était d’ailleurs plus grande dans la troisième manche: il retrouvait sa première balle de service, et sauvait une première balle de break à 1-1. Mais il lâchait prise à 3-3, commettant quatre fautes (dont deux non provoquées) consécutives pour offrir le break décisif à son adversaire.

“J’étais diminué, mais je ne voulais pas abandonner”, a expliqué un Marin Cilic dépité à l’issue de cette finale. “Ce n’est pas tous les jour qu’on peut disputer une finale à Wimbledon. J’ai essayé de faire au mieux, mais c’est difficile pour moi aujourd’hui. Mais j’ai tout donné, mais cela reste un tournoi incroyable pour moi”, a poursuivi le Croate, qui disputait sa deuxième finale majeure.

Roger Federer, qui grimpera à la 3e place mondiale grâce à son triomphe londonien, a conservé sans trembler ce break d’avance. A 15h49 heure de Londres, avec des balles neuves, il pouvait servir pour le titre. Trois minutes plus tard, il armait un ace sur le “T” sur sa deuxième balle de match pour poursuivre son parcours de rêve en 2017 et écrire un nouveau chapitre de sa légende, avant de fondre en larmes sur sa chaise en voyant ses enfants dans sa loge.

“C’est cruel pour Marin. Mais il reste un héros. Il peut être fier de lui, d’avoir tout donné”, a tout d’abord lâché Roger Federer à l’heure de la remise des trophées. Comment pourrait-il faire encore mieux? “En faisant plus de pauses”, a répondu tout sourire le Bâlois. “Ma stratégie a payé. Mon but principal a toujours été de rester en bonne santé. Cela me permet d’avoir plus de succès. Je me sens super bien grâce à ces pauses”, a-t-il glissé.

“Je gagne le titre sans avoir lâché une seule manche. Après ce que j’ai vécu l’année dernière, c’est magique”, a enchaîné Roger Federer, qui avait mis fin à sa saison 2016 après ce tournoi de Wimbledon. “Je peine à y croire, c’en est trop. En 2016, quand j’étais blessé, je ne savais pas si je pourrais revenir un jour à ce niveau-là. Mais j’y ai toujours cru très fort, et le rêve de pouvoir revenir en finale à Wimbledon m’habitait toujours. C’est fantastique d’avoir parachevé mon comeback ici.”

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision