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Feu vert à l’allongement des horaires – Référendum en vue

(Keystone-ATS) Genève – Le Grand Conseil genevois a clairement donné jeudi soir son feu vert à l’ouverture prolongée des magasins. Mais le souverain devrait avoir le dernier mot. Les syndicats, la gauche et les Verts ont promis de lancer un référendum en cas de “oui”.
La loi a été adoptée par 62 oui contre 28 non avec un amendement demandé par le MCG: le Conseil d’Etat devra faire un bilan de l’impact de la loi sur les commerces, les clients et les travailleurs trois ans au plus tard après son entrée en vigueur.
Pour l’Entente qui a déposé ce projet de loi, l’allongement des horaires permettrait de créer des emplois et de concurrencer les commerces de France voisine tout en contribuant à l’animation des rues. L’harmonisation des heures d’ouverture des magasins à Genève, où trois horaires différents s’appliquent en semaine selon le jour, faciliterait aussi la vie des consommateurs.
Des arguments qui n’ont pas convaincu la gauche et une partie du Mouvement Citoyens genevois (MCG). L’allongement des horaires aura des conséquences sur la vie de famille des vendeurs, essentiellement des femmes, a prévenu le socialiste Roger Deneys, rapporteur de minorité. Au-delà, les Verts et les socialistes ont dénoncé une vision consumériste de la société.
M. Unger a déploré la tenue d’un “débat purement idéologique”. Et de faire référence à des études démontrant qu’un nombre croissant de clients aimerait faire ses achats plus tard, que les touristes s’ennuient à Genève à cause de la fermeture des commerces le dimanche et que l’allongement des horaires profite plus aux centres commerciaux qu’aux petits magasins isolés. Il a été suivi par la majorité des députés.
Le conseiller d’Etat Pierre-François Unger avait pourtant proposé en janvier d’élaborer une “loi expérimentale” limité à trois ans afin de tirer un bilan de l’allongement des horaires. Une possibilité qui avait été refusée tant par le patronat que les syndicats, ce qui avait amené le ministre de l’Economie à retirer son amendement.
En même temps, des négociations ont eu lieu entre les partenaires sociaux. Les syndicats étaient prêts à accepter l’ouverture des magasins jusqu’à 19h00 le samedi et jusqu’à 19h30 en semaine, contre 20h00 prévu dans ce projet de loi, ainsi que deux dimanches par an, au lieu de quatre. Mais la base a opposé son veto, jugeant la contrepartie du patronat insuffisante.

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