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Fonds de solidarité et rente exigés pour les enfants placés

(Keystone-ATS) Les victimes des placements et des incarcérations abusives autorisés par la Suisse jusqu’en 1981 devraient obtenir non seulement un geste financier en signe de reconnaissance du tort subi mais aussi un supplément à la rente AVS. La table ronde des milieux intéressés demande également l’accès aux documents officiels et la création de mémoriaux à travers le pays.

Un an après sa création, la Table ronde pour les victimes de mesures de coercition à des fins d’assistance et de placement extrafamiliaux a rendu mardi un rapport, doublé d’un catalogue de mesures. Elle s’est attachée à trouver des solutions en faveur des personnes ayant subi les effets de “ce chapitre sombre de l’histoire suisse”.

Les prestations financières sont l’une des revendications centrales. “Même si l’argent ne peut pas effacer les torts infligés, il est important d’octroyer des prestations financières aux personnes concernées”. Il ne s’agit pas d’une faveur, mais un moyen de reconnaître les injustices commises et de témoigner de la solidarité, a précisé le délégué aux victimes Luzius Mader devant la presse.

En plus des violences physiques et psychiques, nombre de personnées placées de force chez les paysans, dans des homes ou dans des prisons n’ont pas pu apprendre un métier ou entreprendre des études. Elles ont travaillé sans rémunération et ont été privées de cotisations AVS.

Prestation unique

La Table ronde exige l’attribution d’une prestation en capital unique financée par un fonds de solidarité. Tous les intéressés devraient toucher le même montant, afin d’éviter une gradation des injustices subies. L’Union suisse des paysans, qui a déjà refusé de financer le fonds d’aide urgente mis sur pied ce printemps, veut pour sa part limiter les prestations aux personnes dans le besoin.

Le rapport ne formule pas de chiffres, le montant global devant être fixé lors de la création de la base légale nécessaire. Mais la pression est forte, au vu de l’initiative populaire en cours qui exige la création d’un fonds de 500 millions en vue d’accorder une indemnisation moyenne de 25’000 francs.

Seule certitude pour l’heure, la majeure partie du financement devrait incomber à l’Etat. Des institutions privées pourraient néanmoins y apporter des contributions volontaires.

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