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Forte hausse des accidents de montagne en été 2015

(Keystone-ATS) L’été 2015 a enregistré un nombre plus élevé d’accidents de montagne que l’année précédente. En cause, un été beau et chaud. Beaucoup de personnes ne connaissent par ailleurs pas les signalisations et partent trop tard en excursion.

Environ 2400 accidentés ont été recensés entre janvier et septembre 2015 dans les montagnes suisses, soit près de 330 de plus que lors de la même période en 2014. Le nombre de personnes tuées en milieu alpin a également augmenté, avec 150 cette année contre 106 un an auparavant. Ce constat provisoire émane du Club Alpin Suisse (CAS).

L’augmentation des accidents alpins a été particulièrement marquée en juillet et août. “En comparaison avec l’année passée, les chiffres élevés de 2015 s’expliquent principalement par un été beau et chaud, incitant les gens à pratiquer des activités en plein air”, dit Ueli Mosimann, responsable de la sécurité dans le sport de montagne auprès du CAS. L’été 2014 avait été au contraire pluvieux et maussade.

Méconnaissance des signalisations

Il ne s’agit cependant pas d’un été record en matière d’accidents. “Les beaux étés des années précédentes ont également engendré plus d’accidents en montagne”, selon le spécialiste. Les risques augmentent lors d’une période estivale chaude.

Cette année, les glaciers ont fondu plus abondamment et le permafrost, qui maintient les rochers ensemble, s’est formé en plus grande quantité. Le danger de chute de pierres et d’éboulement est alors nettement plus élevé.

Avec 965 urgences et 59 morts, la catégorie des randonneurs est celle qui a connu le plus d’accidents. “Les sondages ont montré que beaucoup de gens ne connaissent pas les signalisations”, dit Ueli Mosimann.

Ce manque d’informations peut expliquer le nombre important d’accidents. Une campagne du bureau de prévention des accidents (bpa), de Suisse Rando et des Remontées mécaniques suisses est actuellement en cours dans le but d’inciter les randonneurs à adopter un comportement responsable sur les chemins pédestres.

Randonneurs trop tard en route

“Le plus important est de se préparer déjà chez soi à une randonnée”, souligne l’expert en sécurité alpine. Il constate par ailleurs que les marcheurs se mettent en route relativement tard dans la journée, ce qui accroît la probabilité d’orage, d’éboulement et de forte chaleur et ne permet pas d’avoir une réserve de temps suffisante.

Les incidents sont rarement dus à un manque de matériel et, en règle générale, les randonneurs sont bien équipés. Mais pour Ueli Mosimann, cela ne représente pas un gage de sécurité. En effet, un bon équipement pousse plutôt à prendre des risques.

La fréquence des accidents croît surtout en fonction du nombre de visiteurs en montagne. La randonnée et autres activités alpines sont actuellement très en vogue comme le démontre l’effectif des membres du CAS, en hausse de plus de 10% depuis les cinq dernières années.

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