Des perspectives suisses en 10 langues

François au Mémorial du génocide: la mémoire ne peut être étouffée

Le pape François lors de la cérémonie du souvenir samedi matin à Tzitzernakaberd KEYSTONE/AP/ALEXANDER ZEMLIANICHENKO sda-ats

(Keystone-ATS) Le pape s’est recueilli samedi matin devant la flamme perpétuelle du Mémorial du génocide arménien de Tzitzernakaberd, en compagnie du président arménien Serge Sarkissian. François a souligné que “la mémoire” d’une tragédie “ne peut pas être étouffée”.

François a déposé une couronne de fleurs devant le mausolée, puis est descendu quelques marches jusque dans une petite cour intérieure ronde entourée de 12 stèles géantes de basalte inclinées qui représentent les douze provinces où les Arméniens avaient enduré sous l’Empire ottoman les grands massacres en 1915-1916.

Une étole rouge sur les épaules, au milieu des évêques de l’Eglise apostolique arménienne vêtus de noir et portant une capuche de même couleur, le pape a écouté très concentré les chants d’un choeur de femmes puis un groupe de flûtistes.

L’assemblée a ensuite entonné le chant religieux arménien “Hrashapar” (“Miraculeux”). Un évêque a lu une épître: “Vous avez dû supporter un grand combat”. Ensuite, le pape a prononcé une prière d’intercession. Il s’est rendu dans la foulée en voiture découverte dans les jardins où il a arrosé un arbre en signe de paix et de renaissance, puis s’est assis à une table en plein air, sur laquelle était ouvert un grand livre d’or.

Mémoire, source de paix

“Je prie ici, avec la douleur au coeur, pour que plus jamais de telles tragédies ne se passent, pour que l’humanité n’oublie pas et sache vaincre le mal par le bien”, a-t-il écrit dans son message. “Que Dieu protège la mémoire du peuple arménien ! La mémoire ne peut être étouffée ni oubliée. La mémoire est source de paix et d’avenir.”

Au loin, alors qu’une petite foule applaudissait, on distinguait le Mont Ararat enneigé, lieu symbolique de la culture chrétienne arménienne, où se serait posé selon la légende l’Arche de Noé, et situé aujourd’hui en Turquie.

“Génocide” dénoncé

Au premier jour de sa visite en Arménie, le pape avait préféré vendredi la franchise à la prudence, en dénonçant “le génocide” des Arméniens dans un discours devant la classe politique arménienne rassemblée à Erevan, au risque de relancer la tension avec Ankara.

“Le grand mal”, comme l’appellent les Arméniens, aurait fait 1,5 million de victimes, selon eux. Des chiffres jugés exagérés par la Turquie qui parle de guerre civile meurtrière entre Turcs et Arméniens et qui refuse d’y voir un génocide.

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision