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France: l’ex-diplomate syrien condamné pour viol sera extradé

L'ex-diplomate est parvenu à échapper pendant presque 20 ans à la justice genevoise (archives). KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI sda-ats

(Keystone-ATS) La justice française a donné son feu vert jeudi à l’extradition vers la Suisse d’un ancien diplomate syrien condamné par contumace pour un viol commis à Genève. Il avait été arrêté fin 2016 en France, où il s’était réfugié. Les faits remontent à 1997.

La cour d’appel de Versailles, près de Paris, “a donné un avis favorable à la demande d’extradition” vers la Suisse, a indiqué une source judiciaire. Le condamné a jusqu’à jeudi prochain pour se pourvoir en cassation, selon cette même source.

La procédure d’extradition peut être “simplifiée”, si le détenu ne forme pas de recours et accepte d’être extradé. S’il ne l’accepte pas, le ministère de la Justice doit rédiger un décret soumis à la signature du premier ministre. Ce décret peut encore être attaqué devant le Conseil d’Etat, plus haute juridiction de l’ordre administratif en France.

Condamné à treize ans de prison

Aujourd’hui âgé de 54 ans, ce diplomate en poste à Genève s’était rendu coupable du viol en 1997 d’une femme de 60 ans, qu’il avait également torturée toute une nuit. Les autorités helvétiques avaient demandé la levée de son immunité diplomatique, mais il avait entre-temps été rappelé par le gouvernement syrien.

Finalement arrêté en Allemagne en 1998, il avait été remis à la Suisse. Mais libéré sous caution, il ne s’était pas présenté à son procès. En 2001, il avait été condamné par contumace à treize ans de prison par la Cour d’assises genevoise pour viol et contrainte sexuelle commis avec la circonstance aggravante de la cruauté.

Réfugié politique

Faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international, l’ancien diplomate a finalement été interpellé en décembre dernier après avoir été localisé à Versailles par le groupe “fugitifs” de la police genevoise. Il vivait dans cette ville sous une nouvelle identité, avec sa femme française et leurs enfants, au bénéfice du statut de réfugié politique.

Placé en détention, l’homme est “dévasté, éteint”, selon son avocat Dimitri Debord. “Il avait refait sa vie et il pensait vraiment qu’il allait pouvoir passer outre à sa condamnation.” D’après son avocat, il ne fera “a priori” pas recours contre son extradition, car la décision de la chambre de l’instruction est “fondée en droit”.

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