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France: l’impôt de 75% sur les très hauts revenus invalidé

(Keystone-ATS) Le Conseil constitutionnel français a infligé samedi un camouflet au président François Hollande. Il a annulé la taxation à 75% pour les plus riches contribuables, la mesure la plus emblématique et contestée du gouvernement socialiste.

Si le chef de l’Etat a accueilli “sereinement”, selon son entourage, la censure de cette taxe, il a immédiatement demandé à son Premier ministre de préparer “un nouveau dispositif” pour “rétablir une taxation exceptionnelle sur deux ans, 2013 et 2014”.

Dans un communiqué, Jean-Marc Ayrault a donc promis une nouvelle mouture de la taxe censurée dans le cadre “de la prochaine loi de finances”. Il n’a toutefois donné aucune précision sur les modalités de la nouvelle version, ni sur la date de sa présentation, dans un collectif budgétaire en cours d’année ou dans le projet de budget 2014, l’automne prochain.

Au nom du patriotisme

La décision du Conseil constitutionnel est un coup rude pour le président de la République, car malgré un faible rendement – elle devait toucher environ 1500 personnes, qui auraient payé en moyenne 140’000 euros (169’000 francs) à ce titre -, cette super taxe sur les très riches constituait un marqueur de sa présidence. Annoncée le 28 février par le candidat socialiste à l’Elysée, elle ne faisait pas partie des “60 engagements” de son quinquennat.

La taxation à 75% était rapidement devenue symbolique de la volonté de François Hollande de mettre les plus fortunés à contribution pour rétablir les finances publiques du pays au nom du patriotisme en cette période de crise persistante.

Très contestée à droite et par les patrons des grandes entreprises, elle avait vite fait scandale avec en point d’orgue l’annonce de l’exil fiscal en Belgique de l’acteur Gérard Depardieu.

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