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France: premières expulsions de Roms jeudi, suite de la polémique

(Keystone-ATS) Paris – Les premières expulsions de Roms en situation irrégulière en France vers leurs pays d’origine, la Roumanie et la Bulgarie, auront lieu jeudi. Tandis que la politique sécuritaire du président Nicolas Sarkozy continue de susciter le malaise, à gauche mais aussi à droite.
Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé mardi que 51 camps illégaux de Roms avaient été démantelés cet été à travers la France. Il y en aurait au total près de 600 selon lui.
“En tout, ce sont quelque 700 Roms qui seront raccompagnés dans leurs pays d’ici à la fin du mois” en avions commerciaux, a-t-il annoncé, précisant que les vols étaient prévus jeudi ainsi que le 26 août, et un troisième “fin septembre”.
En 2009, 8000 Roms ont été reconduits de France vers la Roumanie, avec un billet d’avion et 300 euros par adulte, selon les autorités françaises.
“Ce sont des reconduites dans le pays d’origine. C’est ce que dit la loi et nous appliquons la loi”, a insisté le ministre de l’Immigration Eric Besson.
Mais il a reconnu que les personnes expulsées, membres de l’Union européenne, “pourront revenir en France, puisque c’est la loi, mais elles ne pourront pas y stationner en situation irrégulière et a fortiori recevoir une aide au retour volontaire”.
La Roumanie et la Bulgarie ont rejoint l’UE en 2007. En vertu d’un régime transitoire, leurs ressortissants peuvent entrer en France sans formalité particulière et y rester durant trois mois sans avoir à justifier d’une activité.
Au-delà des trois mois, ils doivent avoir un emploi, suivre des études ou justifier de ressources suffisantes. Ces Roms sont estimés à 15’000 en France.
Outre ces expulsions en série, le président Sarkozy, qui vient d’annoncer un nouveau tour de vis dans la lutte contre l’insécurité, a récemment prévenu qu’il entendait priver de la nationalité française certains criminels d’origine étrangère.
Paris a été vivement critiqué à l’ONU pour ce lien établi entre immigration et insécurité. En France, le pouvoir a été accusé à gauche de promouvoir un “racisme d’Etat”

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