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Froome: “Gagner par le mensonge serait une défaite”

(Keystone-ATS) “Gagner n’importe quelle course par le mensonge serait pour moi une défaite personnelle”, exprime Chris Froome dans une tribune au Monde.

Blanchi lundi d’un contrôle antidopage anormal, le Britannique présente sa défense au public français, à veille du départ du Tour 2018 en Vendée.

Le quadruple vainqueur rappelle qu’il a été blanchi “après neuf mois d’analyses méticuleuses”. Et répète qu’il ne déshononera jamais le maillot jaune du Tour de France.

“Les préparatifs de cette course n’ont pas été des plus évidents. Que ce soit pour moi, pour les organisateurs de la course et pour vous, tous les fans de cyclisme et Français, bref tous ceux qui représentent le véritable coeur du Tour de France”, écrit le Britannique qui qualifie ensuite de “légitimes” les questions soulevées par “des tests antidopage anormalement élevés en raison d’un traitement de mon asthme lors du dernier Tour d’Espagne”.

Avant de conclure: “J’étais tout à fait sincère en disant sur le podium des Champs-Elysées que je ne déshonorerai jamais le maillot jaune, et que mes résultats résisteront à l’épreuve du temps. J’adore ce sport, et je suis un passionné du Tour. Gagner n’importe quelle course par le mensonge serait pour moi une défaite personnelle. Je ne pourrai jamais me permettre cela.”

Sur son cas, Froome réitère sa ligne de défense: “Je souffre d’asthme depuis l’enfance et, comme des millions d’asthmatiques, j’utilise un inhalateur de salbutamol afin d’en soulager les symptômes. Vers la fin du Tour d’Espagne, mon asthme s’est aggravé, ce qui m’a conduit à augmenter le nombre de bouffées conformément à l’avis médical dans le but de traiter le problème.”

“Je connais parfaitement les règles et je sais exactement combien de bouffées j’ai le droit de prendre. Je sais aussi que je vais subir un test antidopage à la fin de chaque journée lorsque je porte le maillot de leader”, poursuit le Britannique.

Le risque de faux positifs

Froome a été averti ensuite que l’un des résultats était “plus élevé que les autres, bien au-dessus des limites fixées par l’AMA” (Agence mondiale antidopage): “C’était alors censé rester confidentiel. Dans ces circonstances, avant d’être jugé, n’importe quel athlète jouit de l’opportunité de pouvoir expliquer ce qui a pu se passer. (…) Dans mon cas, la différence a été que la clause de confidentialité a malheureusement été violée.”

Le vainqueur sortant souligne que si la décision de son affaire “a pris plus de temps à venir que ce que le monde souhaitait, cela signifie que nos scientifiques et les experts de l’UCI (Union cycliste internationale) et de l’AMA ont tous eu l’opportunité de regarder dans les moindres détails tous les éléments du dossier”.

“La principale information que l’on en retire est qu’il est possible de prendre la même dose de salbutamol tous les jours et d’avoir des résultats différents”, ajoute-t-il. “On sait par ailleurs qu’un résultat peut être significativement affecté par la déshydratation. Je n’ai pas atteint le double de la limite autorisée comme cela a été reporté: j’étais en vérité moins de 20 % au-dessus de cette limite une fois mon résultat ajusté par rapport à la déshydratation qui me frappait à ce moment-là”.

Le Britannique pointe “le risque de faux positifs pour tous les athlètes qui souffrent d’asthme et qui comptent sur le salbutamol pour soigner leurs symptômes”. Il se dit “sûr que ces questions seront examinées d’urgence”.

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