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Fusillade à Chattanooga: le tireur en état de dépression

(Keystone-ATS) Les motivations de l’auteur de la fusillade à Chattanooga, dans le Tennessee (sud), n’étaient pas claires dimanche. Mais les enquêteurs ont découvert un message troublant et sa famille affirme que le jeune homme de 24 ans qui a tué 5 personnes souffrait de dépression.

Le jeune homme né au Koweït, diplômé en ingénierie de l’université du Tennessee en 2012 et fan de sports de combat, habitait dans une banlieue tranquille. Les autorités, qui n’excluent pas un possible acte de “terrorisme intérieur”, tentaient de mieux cerner sa personnalité et s’intéressaient à un déplacement en Jordanie de cet homme qui n’était pas particulièrement surveillé par la police.

Suite à ce voyage, certains amis du jeune homme avancent qu’il est revenu changé, sans montrer non plus de signes évidents de radicalisation, selon le New York Times. Des membres du FBI sont en relation avec les autorités jordaniennes pour en savoir plus sur ses déplacements lors de ce voyage.

Les enquêteurs épluchent aussi les données de ses ordinateurs, téléphone et comptes sur les réseaux sociaux pour savoir s’il n’aurait pas été en contact avec des organisations extrémistes durant son séjour en Jordanie, ou s’il ne se serait pas rendu dans des pays limitrophes comme la Syrie.

Selon le quotidien, les enquêteurs se penchent également sur un message qui pourrait avoir été envoyé par le tireur à un ami peu avant la tuerie. Le texte comprendrait un verset islamique disant: “Quiconque fait preuve d’hostilité à l’égard d’un de mes amis, je lui déclare la guerre”. L’ami qui a reçu ce message a été interrogé.

De la dépression à l’acte

Le tueur semblait avoir ouvert un blog qui ne contenait pas d’éléments montrant une radicalisation, ni de menaces. Il n’avait eu affaire à la police qu’une fois, lorsqu’il a été arrêté en avril pour conduite après consommation de drogue ou d’alcool. Il devait d’ailleurs passer fin juillet devant la justice pour cette incartade.

Samedi, la famille du jeune homme a par ailleurs affirmé qu’il souffrait de dépression “depuis de nombreuses années”. “Cela nous attriste au plus haut point de savoir que sa douleur s’est traduite par cet abominable acte de violence”, a écrit la famille dans un communiqué cité par un journaliste de la radio NPR.

“La personne qui a commis cet horrible crime n’était pas le fils que nous connaissions et aimions”, ajoute-t-elle, en présentant ses condoléances aux familles des victimes et en assurant qu’elle allait continuer à coopérer avec la justice. “Pour le moment, il n’y a aucune indication que son geste ait été motivé ou commandé par qui que ce soit”, a précisé Ed Reinhold, un enquêteur du FBI.

Jeudi dernier, le tueur s’est attaqué d’abord à un bureau de recrutement des Marines avant de se diriger vers un centre de réservistes. Muni de plusieurs armes, il a tué cinq militaires et a blessé un recruteur des Marines et un policier. L’un des militaires, sérieusement blessé lors de l’attaque, est décédé samedi.

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