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Géorgie: Saakachvili condamné par contumace à trois ans de prison

Mikheïl Saakachvili a refait sa carrière politique en Ukraine où il a pris la tête d'un mouvement d'opposition au président Petro Porochenko (archives). KEYSTONE/AP/EFREM LUKATSKY sda-ats

(Keystone-ATS) Un tribunal de Tbilissi a condamné vendredi par contumace à trois ans de prison l’ex-président géorgien Mikheïl Saakachvili. Il était accusé d'”abus de pouvoir” dans l’affaire de l’assassinat d’un jeune banquier géorgien en 2006, durant sa présidence.

Sandro Girgvliani, retrouvé mort le 28 janvier 2006, s’était vivement disputé la veille au soir avec quatre hauts responsables du ministère de l’Intérieur, Ceux-ci étaient accompagnés de la femme du ministre d’alors, Vano Merabichvili.

Sous la pression des médias et de l’opposition, le ministre avait annoncé l’arrestation de quatre officiers subalternes du ministère. Mais il avait écarté la responsabilité des quatre hauts responsables dans l’affaire. L’enquête, conduite par le ministère de l’Intérieur lui-même, avait souffert de nombreuses irrégularités.

“Vengeance”

Le juge a accusé M. Saakachvili, à l’époque président du pays, de s’être engagé de manière illégale à épargner les personnes arrêtées. M. Saakachvili, actuellement installé en Ukraine, a dénoncé le caractère politique de ce procès et déclaré qu’il ne faisait pas confiance à la justice géorgienne.

“Il s’agit d’une vengeance à mon encontre”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Kiev, mettant en cause le président ukrainien Petro Porochenko. “Je n’ai aucun doute sur le fait que la décision du tribunal de Tbilissi a été dictée depuis Kiev aux autorités géorgiennes”, a-t-il déclaré.

“Je n’ai aucun doute que Porochenko a conclu un marché avec (le milliardaire Bidzina) Ivanichvili”, a-t-il ajouté. Il faisait allusion à son ennemi juré et ex-Premier ministre dont le parti détient les rênes du pouvoir depuis 2012.

Opposition en Ukraine

L’ancien-président géorgien était arrivé au pouvoir en 2003 après la “Révolution de la rose” qui a chassé l’ancien président Edouard Chevardnadze, ex-chef de la diplomatie soviétique. Il a effectué deux mandats présidentiels (2004-2013) dans son pays, avant de devoir le quitter après l’arrivée au pouvoir de ses adversaires pro-russes en 2013.

Il a ensuite été privé de sa citoyenneté. Il a refait sa carrière politique en Ukraine où il a pris la tête d’un mouvement d’opposition au président Petro Porochenko.

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