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Gaspillage et chiffre d’affaires ne font pas bon ménage

Les grands distributeurs ont des stratégies différentes pour éviter le gaspillage alimentaire (archives). KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLER sda-ats

(Keystone-ATS) Les grands distributeurs font tout pour éviter le gaspillage alimentaire non seulement pour des raisons écologiques mais aussi parce que l’élimination de ces déchets coûte cher. Les stratégies divergent toutefois pour jeter le moins possible de nourriture.

“Le gaspillage alimentaire ne profite à personne: les invendus coûtent et ne rapportent rien”, explique à l’ats Tristan Cerf, porte-parole de Migros. La lutte contre ce phénomène commence dès la commande. “Chaque filiale achète donc les produits frais de jour en jour, selon divers facteurs comme les ventes de l’année dernière à la même date, la météo et les jours de congé dans la semaine”, poursuit le porte-parole.

Le géant orange a été le premier à introduire le fameux Migros Data. Et il tient à conserver la mention de la double date sur ses produits: à vendre avant et à consommer avant, ce qui laisse plus de temps aux clients pour manger les denrées achetées et lutte contre le gaspillage domestique.

Sur sol helvétique, un ménage de quatre personnes jette jusqu’à 100 kilos de nourriture par an. Et les particuliers sont responsables de plus de 30% des déchets alimentaires.

Emballages protecteurs

La coopérative mène aussi continuellement des tests afin de pouvoir prolonger la date de péremption des aliments. “Pour 180 variétés de fromages à pâte dure, par exemple, la durée de conservation a été allongée de 8 à 40 jours”, précise Tristan Cerf.

Toujours dans l’optique de limiter le gaspillage, les grandes enseignes proposent des aliments dans de plus petites portions et livrent leurs conseils pour réutiliser les restes sur leur site internet et magazines. Migros et Coop ont, par exemple, lancé des brochures sur l’art d’accommoder ses restes.

De même, certains emballages plastiques permettent de protéger les denrées alimentaires des contaminations et d’augmenter leur durée de consommation. “C’est le cas, par exemple, pour les concombres, dont la durée de vie gagne environ 15 jours”, précise Tristan Cerf, porte-parole du géant orange.

Fruits biscornus

Coop a, lui, augmenté les quantités de fruits et de légumes en vente libre, ce qui permet à chaque client d’acheter uniquement ce dont il a besoin.

Depuis 2013, l’enseigne propose aussi des fruits et des légumes biscornus. Ces aliments hors norme sont écoulés sous la marque Unique. L’an dernier, le distributeur en a vendu 906 tonnes. Auprès de Migros, certains de ces légumes non calibrés se retrouvent dans la ligne M-Budget.

Lorsqu’un produit approche de sa date de péremption, les grandes surfaces le proposent à prix réduit.

Zoos et biogaz

En 2016, 98,5% des denrées alimentaires de Migros ont été vendues ou cédées gratuitement à des organisations d’utilité publique. Sur son site internet, Coop indique recycler plus de 80% de ses déchets.

Les aliments qui ne peuvent plus être consommés par l’homme sont recyclés ou donnés à des animaux. A cet effet, les grands distributeurs collaborent avec des paysans de la région. Manor coopère aussi avec des zoos.

Enfin, les aliments non comestibles sont transformés en biogaz. Migros recycle aussi sous forme de compost 0,1% de ses invendus.

Auprès de Coop, moins de 0,2% des invendus sont incinérés, contre 0,1% chez Migros.

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