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GastroSuisse entre dans l’ère industrielle 4.0

Le numérique représente "d'énormes chances" que les entrepreneurs à venir doivent utiliser, mais aussi un défi exigeant que de petites entreprises ne parviennent pas à relever seules, d'après Casimir Platzer (photo), président de GastroSuisse (archives). KEYSTONE/ANTHONY ANEX sda-ats

(Keystone-ATS) La branche de l’hôtellerie et de la restauration se met à l’ère industrielle 4.0. Grâce au numérique, les offres peuvent être mieux adaptées aux besoins des clients, selon GastroSuisse. Mais pour relever ce défi, les petites entreprises doivent s’associer.

Le marché de l’offre va se transformer en marché de la demande. Ce sera le client qui déterminera bien davantage qu’aujourd’hui ce qu’il souhaite manger. “Il exercera une influence sur l’offre gastronomique”, déclare jeudi devant les médias à Berne Daniel Borner, directeur de la Fédération de l’hôtellerie et de la restauration en Suisse.

Le consommateur est toujours plus sensible au “cachet” et à l’ambiance. Il veut manger bio et local, mais apprécie le service à domicile, une offre toujours plus prisée.

Les restaurateurs doivent donc se montrer souples. Selon Daniel Borner, à l’avenir, ils devront “probablement être encore plus flexibles et habiles” pour répondre aux exigences de l’hôtellerie-restauration 4.0, soit l’application de technologies numériques dans l’activité industrielle.

“D’énormes chances”

Ce sont “d’énormes chances” que les futurs entrepreneurs doivent utiliser, mais aussi un défi exigeant que de petites firmes ne parviennent pas à relever. Ces dernières doivent s’associer pour former une plus grande unité, d’après Casimir Platzer, président de GastroSuisse.

Car l’hôtelier-restaurateur doit proposer une offre d’une excellente qualité. Ces types de coopérations sont fondamentales dans le tourisme en général, mais surtout dans les zones alpines et rurales, observe-t-il. Le mieux serait une entreprise ou un groupe par destination, à l’instar du modèle américain.

Un environnement difficile

Le contexte économique, difficile, donne également du fil à retordre à GastroSuisse. Franc fort, tourisme d’achat, “prix surfaits”, des facteurs qui pèsent lourds sur les chiffres d’affaires de la branche. La Suisse perd chaque année environ 4 milliards de francs, en raison de “la fuite du pouvoir d’achat vers l’étranger”, estime GastroSuisse.

“Nous sommes impuissants face au franc fort”, mais il est possible de lutter contre l’îlot de cherté qu’est la Suisse. L’organisation a donc lancé l’année dernière une initiative populaire pour des prix équitables.

Intitulé “Stop à l’îlot de cherté – pour des prix équitables”, le texte demande à la Confédération de modifier la loi sur les cartels afin de permettre aux entreprises suisses d’acheter à l’étranger sans passer par des importateurs et fournisseurs obligés.

Des entrepreneurs de l’hôtellerie-restauration payent parfois plus de 2000 francs de plus pour un appareil ménager, un lave-vaisselle ou réfrigérateur que leurs concurrents des pays voisins”, un désavantage concurrentiel “frappant”. Le comité a jusqu’au 20 mars 2018 pour convaincre et récolter les 100’000 signatures.

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